Lao Tseu - La voie du Tao

« Un Etat se gouverne par des lois strictes.
La guerre se gagne par la ruse.
Mais l’univers se gagne
Par le non-agir.

Je sais cela d’observation.

Plus il y a d’interdits, plus le peuple est pauvre
Plus il y a d’armes, plus le pays est troublé.
Le peuple a-t-il recours à l’habileté
Et d’étranges nouveautés apparaissent.
Plus croissent les lois et les règlements
Et plus augmentera le nombre des voleurs et des brigands.

Ainsi le sage dit :
Je ne fais rien et le peuple se transforme de lui-même
Je reste calme t le peuple se rectifie de lui-même
Je n’intrigue pas et le peuple prospère de lui-même
Je suis libre de désir
Et le peuple de lui-même atteint la simplicité »

-- Lao Tseu (Tao Te King, La Vertu, 57)

Alea moral - Lehman (5Yr CDS Spread)

Pour la postérité, ce graphique retrace le spread du Credit Default Swap à 5 ans sur Lehman Brothers (c'est-à-dire le coût d’une assurance contre un défaut de Lehman Brothers dans les 5 années à venir) du 1er janvier au 15 septembre 2008 (date de la faillite).

La partie la plus intéressante de ce graphe se situe autour du 14 mars : c’est la date à laquelle la Fed de New York a accepté de sauver Bear Stearns en lui procurant la liquidité que le marché lui refusait avec un prêt adossé de $25 milliards.

C’est probablement une des illustrations les plus frappantes de l’alea moral créé par Oncle Sam et sa Fed qui a permit aux banques – et en particulier les grandes firmes de Wall Street (celles qui étaient « Too Big To Fail ») d’opérer avec des effets de leviers monstrueux (Lehman avait un ratio Debt-to-Equity de plus de 23x !) sans jamais être sanctionnées par le marché.

Source : Bloomberg

Trop d’état nuit gravement à la liberté

Jacques Attali a publié sa réponse aux différentes réactions suscitées par sa proposition d’interdire purement et simplement le tabac. Je ne commenterais ici qu’un court extrait :

« Pour ces actes d’automutilation, sous toutes leurs formes, le principe doit être simple : une société démocratique doit éloigner ses membres de ce qui peut leur nuire. Et pour cela, elle doit d’abord comprendre ce qui les amène à agir ainsi. Elle doit ensuite éduquer, inciter, puis interdire. Mais si l’interdiction n’est pas une perspective, au moins à moyen terme, la société est complice et l’éducation ne sert à rien. »

La première chose qui me frappe c’est que monsieur Atalli semble – dans la plus pure tradition socialiste – confondre la société et le gouvernement. Une société n’est pas « démocratique ». Une société peut être libre et elle peut être libre notamment si son mode de gouvernement est démocratique. C’est une condition sans doute nécessaire mais en aucun cas suffisante. La preuve en est justement, que monsieur Atalli cherche très démocratiquement à nous priver d’une liberté.

La liberté telle qu’elle est fort bien définie par l’article IV de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789« consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». A ce titre, le législateur peut légitimement proscrire la consommation de tabac dans les lieux publics au motif que la liberté des fumeurs nuit à celle des non-fumeurs mais n’est, en revanche, absolument pas légitime quand il prétend « éloigner » les membres de la société « de ce qui peut leur nuire ». Le choix de fumer ou de n’en rien faire est un choix individuel qui n’engage que celui qui le fait. Aussi inadéquat qu’il puisse paraître à monsieur Atalli, c’est un choix d’homme libre. Les défenseurs des thèses paternalistes ont cette fâcheuse habitude de prendre leurs concitoyens pour des enfants irresponsables placés sous la bienveillante responsabilité d’un état-maman charger d’« éduquer, inciter, puis interdire ». Encore une fois, je repose la question : comment peut-on manquer de logique à ce point qu’on estime les français incapables de faire preuve de suffisamment de libre-arbitre pour prendre la décision de fumer ou de n’en rien faire et, dans le même temps, les croire suffisamment responsables pour élire le gouvernement de leur pays ?


La « société démocratique » de monsieur Attali ressemble à s’y méprendre à une forme insidieuse de despotisme éclairé. Au-delà du problème anecdotique du tabac, c’est une question de principe : le gouvernement ne doit en aucun cas nous priver de l’usage de notre libre arbitre. Cet étroit maillage de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes qui nous est imposé jour après jour non seulement par Bruxelles mais aussi par nos propres élus sont autant d’attaques contre nos libertés individuelles. C’est une dangereuse erreur que de croire que la démocratie suffit à elle seule à nous garantir contre l’arbitraire. La démocratie est un excellent système, le meilleur que nous aillons jamais trouvé mais elle n’est pas parfaite. A chaque instant et avec les meilleures intentions du monde, elle peut dégénérer et devenir un régime liberticide. La défense de nos libertés, aussi insignifiantes semblent-elles, est une lutte permanente et c’est aussi une lutte que nous devons mener contre nos propres tendances à vouloir régenter la vie des autres. Friedrich Hayek disait que « ce n’est pas la source mais la limitation du pouvoir qui l’empêche d’être arbitraire ». Trop d’état nuit gravement à la liberté.

Le ratio Cooke et la désintermédiation bancaire

Le ratio de solvabilité bancaire dit ratio Cooke est une recommandation du comité de Bâle publiée en 1988 et mise en place par voie légale dans la plupart des pays de l’OCDE à partir de 1992. Un des biais les plus remarquables du ratio est sa propension à favoriser les crédits immobiliers (40% du montant dans les calculs d’actifs pondérés des risques) par rapport aux crédits accordés au entreprises (20% pour les entreprises notées Aaa ou Aa mais 50% pour les entreprises notées A, 100% pour les entreprises notées Baa ou Ba et 150% pour les notes inférieures à Ba-).

Les données de la Fed donnent une idée des conséquences inattendues de l’adoption de cette règlementation aux Etats-Unis : En 1988, les crédits industriels et commerciaux représentaient 25.3% de l’ensemble des crédits accordés par le système bancaire étasunien contre 26.9% pour les crédits immobiliers. En 2010, ces proportions sont passées à 13.6% et 40.6% respectivement.




















Si la croissance des crédits immobiliers est plus ancienne – rappelons que Fannie Mae a été créée en 1938 et Freddie Mac en 1970 – il semble bien que c’est au détour des années 1980/90 que le mouvement de désintermédiation bancaire a commencé.

Le monde a besoin de calories, pas d'éthanol

Durant la saison 1959/60, les Etats-Unis ont produit 3 824.6 millions de boisseaux (mb) de maïs avec une productivité moyenne de 53.1 boisseaux par acre cultivé. Durant la saison 1979/80, la production de maïs avait plus que doublée (7 928.14 mb) avec quasiment la même surface cultivée (72 millions d’acres) – soit une productivité de 109.5 b/a. Durant la saison 2009/10, la production a atteint 13 091.9 mb soit une augmentation de 65% par rapport à il y a 30 ans et de 242% par rapport à la saison 1959/60. La productivité atteint désormais 164.7 b/a.

En 2009, 4 568.2 mb de maïs ont été utilisés pour produire de l’éthanol subventionné – soit 88.5% de l’augmentation de la production annuelle entre 1979/80 et 2009/10 (5 163.7 mb).

Source : USDA

Sécurité alimentaire : le coût du protectionnisme

Une étude récente réalisée par Jeffrey Reimer et Man Li sur les marchés mondiaux de matières premières agricoles trouve que le niveau actuel des coûts de transaction – comme le transport et les barrières douanières – sont proches de ceux associés à un équilibre autarcique. D’après leurs calculs, si tout les pays alignaient leurs barrières douanières sur les niveaux des pays les plus ouverts aux imports, la baisse médiane du prix à la consommation pourrait atteindre 56.9%.


Via Greed, Green and Grains

Politique de la chaise vide pour défendre le stimulus

Hier se tenait une audition publique devant un comité de surveillance de la Chambre des Représentants des Etats-Unis sur les effets du stimulus keynésien signé par le président Obama il a presque deux ans. Le comité avait invité Jared Bernstein et Christina Romer – deux des plus éminents économistes de la Maison Blanche ayant contribué à la préparation du stimulus – à défendre le plan mais ces derniers ont manifestement décidé de s’abstenir…


















Nous nous contenterons donc de l’introduction de Russ Roberts.

Via Cafe Hayek

200 pays, 200 ans, 4 minutes

Sécurité alimentaire –méfiez-vous des malthusiens

Aux Etats-Unis, la productivité des cultures de maïs est passée d’une moyenne de 55 boisseaux par acre en 1960 à 165 boisseaux par acre en 2009 – une augmentation de 300% en moins de 50 ans. Sur la même période la productivité des cultures de blé et de soja ont augmenté de 215% et 169% respectivement.


D’après le service de recherche économique de l’USDA, les coûts variables réels (ajustés de l’inflation) associés à la production d’un boisseau de maïs sont passés de $0.94 en 1975 à $0.63 en 2005.


Les progrès technologiques ont considérablement amélioré l’efficacité de la production agricole étasunienne notamment en matière de plantations (40 acres par jour 1970, 420 acres/jour en 2005 et 945 acres/jours attendus pour 2012) et de récolte (4 000 boisseaux/jour en 1970, 30 000 b/j en 2005 et on attend 50 000 b/j en 2012).


Au-delà du facteur technologique, la concentration des exploitations a vraisemblablement joué un rôle majeur dans ces progrès : 75% de la valeur de la production de grandes cultures primaires – maïs, soja, blé, avoine, coton, riz, sorgho et orge – est produite par 40% des exploitations agricoles.


Via Big Picture Agriculture

Comment construire un grille-pain... en partant de rien.

La plupart des gens ne réalisent pas à quel point il est compliqué de fabriquer un simple grille-pain from scratch. Thomas Thwaites – qui est un grand malade – a testé pour nous :



Cette histoire de grille-pain devrait vous rappeler le célébrissime I, pencil de Leonard Read.

Voir le site du Toaster Project

Le cycle

La courbe bleue représente la courbe des taux US (en utilisant les données de la Fed, le taux des Treasuries 10 ans moins le taux effectif des Fed Funds) et les zone grisées sont les récessions aux Etats-Unis (d’après le NBER).




















Une inversion de la courbe – c'est-à-dire que la pente devient négative – indique une récession à venir et le signal est encore plus clair depuis que la Fed cible explicitement le niveau des Fed Funds plutôt que la croissance des agrégats monétaires.

Voici un deuxième graphe avec le taux des Treasuries – qui est un prix de marché et qui évolue en fonction des capacités et besoins de financement à long terme de l’économie – et celui des Fed Funds – qui est explicitement piloté par la Fed.






















Question : qui créé la courbe et pourquoi ?

Tickets de loto gratuits à Wall Street

Au cours de la construction de la crise dite des subprimes, les banques – notamment US et notamment les plus grosses – ont pris des risques (effet de levier et actifs douteux) tout à fait considérables. Il y a deux questions fondamentales derrière cette constatation : (i) comment ont-elles pu le faire sans que le marché ne les pénalise au travers de leurs coûts de financements et (ii) pourquoi l’ont-elles fait alors qu’elles risquaient, à tout moment, de faire faillite ?

Pour ce qui est du comment, il ne fait plus –en principe – de doute que les sauvetages systématiques de leurs créanciers par les états et les banques centrales sont à blâmer. Mais le pourquoi est clairement plus difficile à appréhender – sauf, bien sûr, à se satisfaire d’explications vaseuses du type « ce sont tous des imbéciles ». Après tout, on imagine mal les dirigeants d’une banque jouer la survie de leur entreprise pour augmenter leur bottom-line de 10%... Ce serait un jeu à espérance de gain négative.

Sauf si, bien sûr, les dirigeants en question se fichent éperdument de leurs actionnaires et n’espèrent rien de plus que quelques années de gros bonus avant que la banque ne parte en fumée – c'est-à-dire qu’ils ont purement et simplement escroqué leurs actionnaires et que ces derniers n’ont pas su aligner les intérêts de leurs Chief Executive Officers sur les leurs…

Un papier de Sanjai Bhagat et Brian Bolton (université du Colorado) abonde clairement dans ce sens : selon les auteurs, qui ont étudié 14 grandes institutions américaines[1] de 2000 à 2008, il y avait 30 fois plus de chance qu’un CEO vende ses titres plutôt qu’il n’en achète sur le marché et la valeur de leurs ventes était 100 fois supérieure à celles de leurs achats. En d’autres termes, les dirigeants en questions prouvaient clairement qu’ils n’avaient absolument aucune confiance à long terme dans ce qu’ils faisaient.

Sur la période 2000-08, les CEOs de ces 14 firmes ont empoché pas moins de $2 662 641 037 ($2.6 milliards) et, même si les valeurs de leurs actions ont considérablement baissé en 2008, il leur restait quand même $648 957 880 ($649 millions) à la fin de l’année ! Le très antipathique Richard Fuld, à lui seul, avait collecté $484.9 millions… Et pendant ce temps là, les actionnaires avaient perdu leurs chemises. Autre point intéressant relevé par Tyler Cowen : ce sont les CEOs des plus grosses firmes – les mêmes qui entretienne de si bonnes relations avec la Fed ou le département du trésor (sarcasme) – qui ont le plus vendu leurs actions...

Lire et relire l’excellent Gambling with Other People's Money de Russ Roberts.


Via Marginal Revolution



[1] AIG, BoA, BoNY, Bear Stearns, Citi, Countrywide, Goldman, JPM, Lehman, Mellon, ML, State Street, Morgan Stanley et Wells Fargo

La ruée vers l'or, #2

Alors que l’inflation du Bear Nanke gagne progressivement la planète et que les Etats-Unis se transforment en économie de carry-trade comme le Japon il y a déjà deux décennies, le prix de l’once d’or est désormais supérieur à $1 359. Rappelons pour mémoire que le prix de l’once d’or était fixé à$35 lors de l’instauration du système de Bretton Woods et que le 13 août 1971, deux jours avant qu’Oncle Sam décide d’abandonner l’étalon-or (le Nixon Chock), elle se négociait aux environs de $43.275 au fixing du matin à Londres – soit une augmentation de 3 040% du prix de l’or exprimé en dollars US depuis août 1971… ou une baisse de 97% du prix du dollar US exprimé en onces d’or, c’est à vous de voir.




Or voilà, il semble qu’à plus de $1 300 l’once, l’exploitation des mines étasuniennes et californiennes en particulier redeviennent un projet économiquement viable : c’est une deuxième ruée vers l’or qui est en train de se préparer autour de LA.

La dernière ruée avait atteint son paroxysme en 1852, quand presque 4 millions d’onces ont été découvertes en Californie. La plupart des mines de l’état ont fermé à la mise en place de Bretton Woods et l’année du Nixon Chock, la production Californienne était tombée à 2 000 onces. Selon les chiffres de l’article du NYT, Mesquite Mine, qui a rouvert en 2008, aurait extrait pas moins de 170 000 onces en 2010 et Briggs Mine aurait produit 25 000 onces – soit à elles seules, 5% du volume paroxystique de 1852.

Pour l’instant, les mines réactivées sont essentiellement des exploitations en plein air mais il semble que, malgré les coûts règlementaires prohibitifs, nous pourrions bientôt revoir ouvrir des mines enterrées aux Etats-Unis. Selon le Metals Economics Group, l’extraction d’une once d’or coûtait en moyenne $655 en 2008 (contre $281 en 2001, la croissance des coûts de production semble être essentiellement liée à des considérations environnementales)… autant dire qu’à plus de $1 300 l’once, il y a de la marge.

Pour mémoire :
Selon les estimations du World Gold Council, la quantité totale d’or extraite dans l’histoire serait de l’ordre de 5 324 millions d’once dont 65% auraient été produites depuis 1950. Selon la même source, la production actuelle serait de l’ordre de 80.3 millions d’once par an.


Addendum :
Ce post n’est pas une recommandation d’investissement sur l’or pour le long terme. Investir sur l’or, ou n’importe quelle autre matière première est stupide : les matières premières ne génèrent pas de cash-flows, leurs rendements tendent vers zéro. Investir sur les matières premières à long terme, c’est parier contre l’ingéniosité humaine – et ça, c’est un très mauvais pari.

recovery.org Error (500)

Le stimulus – le American Recovery and Reinvestment Act of 2009 (ARRA) – initialement estimé à $787 milliards devrait coûter finalement $814 milliards dont $347 milliards d’intérêts. C’est le plus gigantesque plan de relance keynésien entreprit par le gouvernement des Etats-Unis depuis le New Deal.

La page d’accueil de recovery.gov, le site officiel de l’ARRA, à 9h – heure française – ce matin en dit plus qu’un long discours :



Turgot, premier économiste autrichien

Murray Rothbard voyait en lui le plus grand économiste du XVIIIème siècle et Joseph Schumpeter disait de sa théorie de la formation des prix qu’elle était « presque irréprochable ». Je viens de parcourir, pour la première fois, ce projet d’article de Turgot daté de 1769 et force est de constater que ce type était absolument brillant.

La première partie – sur les monnaies – n’est pas particulièrement intéressante mais son analyse de la valeur n’est rien d’autre que la révolution marginaliste, un siècle avant William Jevons, Carl Menger et Léon Walras ! Valeur subjective, formation des prix, bénéfices de l’échange, concurrence… tout y est. Il s’offre le luxe de résoudre la première moitié du « paradoxe de l’eau et du diamant » 8 ans avant que Smith ne le formule dans la richesse des nations !

Vers la fin de son article, Turgot note : « Voilà une vérité bien simple, mais bien fondamentale, dans la théorie des valeurs, des monnaies et du commerce. Toute palpable qu'elle est, elle est encore souvent méconnue par de très bons esprits, et l'ignorance de ses conséquences les plus immédiates a jeté souvent l'administration dans les erreurs les plus funestes. Il suffit de citer le fameux système de Law. »

S’il savait…

Les stimuli stimulent ils ?

Dans un article publié ce mois ci, James Feyrer et Bruce Sacerdote cherchent à estimer l’effet du stimulus sur l’emploi aux Etats-Unis (un plan de relance keynésienne de $825 milliards). Une analyse inter-état suggère que chaque emploi a coûté $170 000 tandis que l’analyse des séries temporelles de chaque Etat permet d’avancer le chiffre de… $400 000. Ces résultats impliquent un multiplicateur keynésien entre 0.5 et 1 (l’équipe du président Obama tablait sur le multiplicateur de 1.5). En excluant les dépenses d’éducation – $100 milliards qui semblent n’avoir eut aucun effet – le multiplicateur serait de l’ordre de 2 avec un coût par emploi de $100 000 (soit plus de 2 fois le PIB par habitant des Etats-Unis).

Pour mémoire, les pro-stimulus et les anti-stimulus.


Via Mises Economic Blog

La mondialisation est en train d’anéantir la pauvreté

En 2005, on estimait le nombre de gens vivant avec moins de $1.25 par jour à 1 337.8 millions (25.7% de la population mondiale). D’après une mise à jour publiée récemment par Laurence Chandy et Geoffrey Gertz, deux chercheurs de la Brookings Institution, ce chiffre est tombé à 878.2 millions (15.8%) en 2010 et pourrait chuter à 585.5 (9.9%) d’ici 2015.





















Jamais, dans l’histoire de l’humanité, autant de gens n’étaient sortis de la misère aussi vite. Si la pauvreté extrême a reculé partout dans le monde, c’est en Asie du sud que la progression est la plus impressionnante (de 40.2% de la population en 2005 à 20.3% en 2010). Pour autant, même l’Afrique sub-saharienne progresse (de 54.5% en 2005 à 46.9% en 2010).

Année du lapin, chagrin

Suite de mon avis de tempête sur la Chine : à partir de demain, le taux des dépôts à un an passera à 3% (+25bps) et celui des prêts à un an à 6.06% (+25bps). La PBoC cherche désespérément à freiner l’inflation…

Via Zero Hedge

Champs de pétrole contre champs de maïs

Sur le marché US, pour être compétitif, le prix du mélange E15 (85% essence + 15% éthanol) par gallon (1 gal = 3.79 L) doit être de $0.40 à $0.50 inférieur à celui de l’essence (pour compenser le fait qu’on fait moins de kilomètres avec un plein d’E15 qu’avec un plein d’essence). D’après e85prices.com, l’écart de prix à la pompe serait actuellement de $0.46 ($2.65 /gal pour l’E15 contre $3.11/gal pour l’essence).

Le 7 février 2011, le contrat CBOT Ethanol Mars 2011 valait $2.398/gal en clôture et le contrat RBOB Gasoline Mars 2011 à $2.4505/gal. Soit un prix pour l’E15 de $2.4426. On peut donc estimer que les marges de distributions sont de $0.2074 pour l’E15 et de $0.6595 pour l’essence ordinaire. En d’autres termes le prix-producteur de l’éthanol force les réseaux de distribution à se serrer la ceinture. Si on rapproche ça du nombre désespérément ridicule de stations qui offrent de l’E15 (environ 1 sur 170) on est tenté d’en conclure que, sans le Energy Independence and Security Act (2007) qui impose aux étasuniens d’utiliser 12 milliards de gallon de biocarburants en 2011 (contre 10.5 milliards en 2009 et 15 milliards en 2015), personne n’en vendrait.

Mais les producteurs peuvent-ils baisser leurs prix ? Avec 1 boisseau (1 bu de maïs = 25.4 kg) de maïs on peut produire 2.8 gallons d’éthanol et 17.5 livres (1 lb = 0.454 kg) de DDG (Distiller’s Dried Grains est un sous-produit de la distillation des grains utilisé pour nourrir le bétail). Sur la base des cours de clôture des contrats futures mars 2011 au 7 février 2011, le maïs cote $6.746/bu, l’éthanol cote $2.398/gal et le DDG cote $112.8 par tonne courte (1 st = 2 000 lb = 907.18 kg) soit $0.0564/lb. La marge sur 1 gallon d’éthanol est donc donnée par le prix du gallon ($2.398) auquel on retranche 10/28 du prix d’un boisseau de maïs ($2.4093) et auquel on rajoute 175/28 du prix d’une livre de DDG ($0.3525) soit une marge de $0.3412.

Comme l’industrie de l’éthanol reçoit une subvention de $0.45 par gallon (soit un budget total annuel de $6 milliards pour Oncle Sam), c’est avec 79.12 cents par gallon que les producteurs d’éthanol à base de maïs payent les coûts de transport, les coûts de stockage, les coûts liés au processus de distillation, les salaires et – s’il reste quelque chose – réalisent des bénéfices. Une étude du CME démontre que l’augmentation des prix du maïs – qui est notoirement liée à la demande additionnelle des producteurs d’éthanol– a considérablement réduit la marge de ces mêmes producteurs (page 12). Depuis 2008, elle est inférieure à $0.95 ($.50 de marge + $0.45 de subventions) et il semble que ce ne soit pas assez pour faire vivre les producteurs puisqu’une douzaine d’entre eux ont déjà mis la clé sous la porte depuis 2008.

Cette industrie n’est absolument pas viable sans subventions et toute subvention additionnelle ne fera qu’empirer les crises alimentaires auxquelles nous assistons depuis quelques années… Hayek disait que « la curieuse tâche de l’économie est de démontrer aux hommes à quel point ils en savent peu sur les choses qu’ils pensent pouvoir concevoir ».


Via Zero Hedge

Trafic de lait cru

Samuel, un fermier amish, a organisé un circuit de contrebande entre sa ferme en Pennsylvanie et les rues de Manhattan. Samuel ne vend pas de la drogue, ni des armes mais du lait cru et le lait cru est formellement interdit dans 12 états US et la Food and Drugs Administration (FDA) le dénonce comme un véritable danger public : « le lait cru est dangereux en soi et ne devrait être consommé par personne, à aucun moment et sous aucun prétexte ». Mais il se trouve qu’il y a une demande, une petite communauté de gens qui aiment le goût du lait cru et lui prête les vertus nutritives des produits d’avant… alors il y a aussi un marché noir.

Oncle Sam ne plaisante pas : lundi 1er décembre, le Ohio Department of Agriculture (ODA) et une équipe de SWAT (tant qu’à faire..) ont lancé un raid sur Manna Storehouse, une petite coopérative de La Grange dans l’Ohio, pour démanteler un trafic supposé de lait cru. Comme d’habitude, les prix s’ajusteront à la hausse et le marché reprendra ses droits.

Via Mises Economics Blog

Corporatisme

En 1950, seuls 5% des travailleurs étasuniens devaient avoir une licence d’Etat pour pouvoir exercer leur métier. En 2008, ce chiffre est passé à 23%. Au Texas, par exemple, les shampouineurs et shampouineuses de salon de coiffure doivent suivre 150 heures de cours dont 100 heures de « théorie et pratique » du champoing avant de pouvoir passer leur examen.

Morris Kleiner, l’auteur de l’étude, offre une interprétation d’économiste du phénomène : « les métiers préfèrent être licenciés parce que ça leur permet de réduire la concurrence et d’obtenir de meilleurs salaires ». L’effet des licences professionnelles sur la qualité des services rendus reste largement discuté…

A l’ouest rien de nouveau, nous avions des corporations dès le haut moyen-âge.

Via Marginal Revolution

Avis de tempête en Chine

Il est de plus en plus évident que la politique monétaire de la People’s Bank of China (PBoC) a, elle aussi, créé une gigantesque bulle immobilière.

D’après l’Asia Times, le prix du mètre carré à Pékin atteint désormais 26 000 yuans (€ 3 036, l’équivalent d’une ville comme Lyon !) alors que le revenu mensuel moyen est de 2 000 yuans (€ 233.5).

Une étude récente de la Chinese Academy of Social Sciences (CASS) conclue que 85% des ménages urbains ne peuvent pas se payer un appartement.

Yi Xianrong, un économiste de la Chinese Academy of Social Sciences a estimé – en se basant sur les relevés des compteurs d’électricité – que 64.5 millions de maisons et appartements sont inoccupés dans les zones urbaines chinoises. Nous allons vraisemblablement assister en 2011 à une « crise des subprime » version chinoise (le sarcasme est volontaire).

La PBoC à augmenté le taux des réserves obligatoire pas moins de 7 fois au cours des 12 derniers mois et à revu les taux à la hausse 2 fois depuis octobre. Le gouvernement cherche maintenant à contenir la croissance du crédit en limitant le volume de crédit autorisé en 2011 à 7.5 trillions de yuans.

A la lumière des versions américaines et européennes, on peut légitimement s’intéresser à l’état du système bancaire chinois d’autant plus que les plus grosses banques chinoises – le big four – sont toutes détenues en majorité par le gouvernement de République Populaire de Chine (via la Central Huijin Investment et/ou le ministère des finances). Bank of China est publique à 68%, la Industrial and Commercial Bank of China à 71%, la China Construction Bank à 60% et la Agricultural Bank of China à 81%. Dans le cas de la Chine, la garantie gouvernementale n’est pas implicite mais tout ce qu’il y a de plus explicite.

La dette publique réelle de la Chine est une des grandes inconnues de l’équation chinoise. Officiellement de l’ordre de 17.5% du PIB, il est probable qu’elle se situe en réalité quelque part entre 50% et 80% du PIB si l’on réintègre notamment les passifs des gouvernements locaux. Dans une interview à Reuters Insider en début d’année, Yin Zhongqing, directeur adjoint du comité économique et financier du congrès chinois, affirmait que les pouvoirs locaux avaient contracté au moins 10 000 milliards de yuans (1.168 milliards d'euros) de dettes cachée semblant ainsi confirmer l’hypothèse optimiste d’une dette publique de l’ordre de 50% du PIB.

Au 30 septembre 2010, le big four détenaient 44 127 milliards de yuans d’actifs, en progression de +13.2% par rapport au 31 décembre 2009. Avec des fonds propres consolidés de 2 501 milliards de yuans, les quatre premières banques de l’empire du milieu fonctionnaient avec un levier de 17.6x et leurs passifs agrégés représentaient quelques 41 626 milliards de yuans (4 860.731 milliards d’euros)… soit 104% du PIB chinois en 2010 (39 798.3 milliards de yuans).

En cas de crise financière et à supposer que Pékin ne viendrait au secours que des banques dans lesquelles le gouvernement et majoritaire (hypothèse pour le moins optimiste), l’endettement réel de l’état chinois pèse 150% du PIB au minimum… Et cette crise aura lieu cette année.

Le temps est à l’orage et Mises va encore avoir raison. Année du lapin, chagrin...

Chômage US - Le graphique qui fait peur

Destruction d’emplois en % depuis le début de chaque récession aux Etats-Unis.

















Source : Calculated Risk

La curieuse tâche – Le bœuf et le lapin en URSS

Une petite anecdote rapportée par Yuri Maltsev, un des membres de l’équipe mise en place par Gorbatchev pour planifier l’économie soviétique pendant la perestroïka.

Le planificateur, qui souhaiter venir à bout des revenus illicites – i.e. le marché noir, c'est-à-dire les revenus qui n’étaient pas explicitement autorisés par l’état (principe juridique soviétique #1) – avait imposé que tout les prix soient identiques à ceux des magasins d’Etat. Par exemple, le prix du kilo de viande de bœuf était fixé à 4 roubles et le kilo de viande de lapin à 3 roubles.
Maltsev, qui avait lu Mises, pensa immédiatement que la viande de bœuf et de lapin allait rapidement disparaître des étals (sauf ceux, bien entendus, qui étaient réservés à la nomenklatura).


Effectivement, il fût rapidement impossible de trouver de la viande de lapin ailleurs que sur le marché noir où son prix – qui intégrait désormais la prime de risque liée au fait que vendre du lapin au marché noir était passible du goulag – atteignait des records. Par contre, il fût très surpris de constater que la viande de bœuf ne disparût pas : mais elle était vendue avec l’os, de préférence de taille dinosauresque, de manière à ce que le poids de l’os compense l’écart entre le prix de la viande au marché noir et les 4 roubles imposés par le planificateur…


Le reste de l’article est passionnant.

Banques US en difficulté : 946

Au 4 février 2011, la liste non-officielle des banques en difficulté comptait 946 institutions pour un total de $411.1 milliards. Les 3 faillites du 4 février - American Trust Bank, Roswell, GA ($249 millions); North Georgia Bank, Watkinsville, GA ($166 millions) et Community First Bank - Chicago, Chicago, IL ($51 millions) – ont été déduites de la liste.

Depuis le début de la crise, il y a eut 55 faillites dans le seul état de Géorgie qui ont coûté $8.06 milliards à la FDIC (soit un tiers des $24.4 milliards engagés à l’échelle US).


Via : Calculated Risk

Faillite bancaire US # 336

Le 4 février 2011, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) vient d’annoncer la 336ème faillite bancaire depuis le début de la crise et la 14ème depuis le début de l’année 2011. Il s’agit de la Community First Bank (Chicago, Illinois). D’après la FDIC, les actifs de la banque s’élevaient à environ $51.1 millions au 31 décembre 2010 pour $49.5 millions de dépôts (soit un effet de levier de 32x). La FDIC estime que la faillite de la Community First Bank coûtera $11.7 millions au fonds d’assurance des dépôts.

De 2000 à 2007, la FDIC a du faire face à une moyenne de 4.5 faillites pas an. En 2008 ce sont 25 banques qui ont fait défaut, 140 en en 2009, 157 en 2010 et 14 en 2011 à l’heure où j’écris ces lignes. Du 1er janvier 2010 au 5 février 2010, 16 banques avaient du faire appel à la FDIC.

De 2008 à aujourd’hui, la Géorgie est l’Etat dans lequel le nombre de faillites est le plus important avec 55 cas reportés par la FDIC. Puis vient La Floride avec 46 faillites suivie de l’Illinois (39), de la Californie (34) et du Minnesota (15). On ne compte, en revanche, aucune faillite dans le Connecticut, dans le Delaware, à Hawaï, dans le Maine, dans le Montana, dans le Dakota du nord, dans le New Hampshire, dans le Tennesse et dans le Vermont.

Nous en sommes donc à environ 4% des 8 438 banques assurées par la FDIC début 2008.

Le pari Ehrlich-Simon

En 1968, Paul Ehrlich, biologiste américain de l’université de Stanford, publie The Population Bomb. La thèse développée par Ehrlich dans son best-seller est un condensé de pessimisme malthusien qui prédit que la croissance de la population mondiale engendrera des famines massives au cours des années 70 et 80. Ehrlich en appelle aux gouvernements pour qu’ils mettent en place, le plus vite possible, des politiques de limitation de la croissance de la population. Après tout, quoi de plus logique ? Nous vivons dans un monde de ressources finies et la population mondiale explose : l’idée selon laquelle nous devrions être confrontés à des pénuries de ressources naturelles et donc à une augmentation du prix desdites ressources semble tout ce qu’il y a de plus raisonnable.

12 ans plus tard (en 1980), un professeur d’économie nommé Julian Simon proposa au désormais célèbre biologiste un simple pari : Simon proposa à Ehrlich de sélectionner 5 matières premières dont il pensait que le prix allait augmenter et de fixer une date à laquelle il pensait que l’augmentation des prix aurait eut lieu (pourvu que celle-ci soit distante de plus d’une année). Si, à la date choisie par Ehrlich, le prix (ajusté de l’inflation) des ressources naturelles sélectionnées par Ehrlich était effectivement plus élevé qu’en 1980, Simon lui verserait la différence et dans le cas contraire, c’est Ehrlich qui devrait payer Simon. Après avoir consulté John Harte et John Holdren, deux physiciens de l’université de Berkeley, Ehrlich accepta le pari et, le 29 septembre 1980, misa $1 000 sur la croissance des prix du cuivre, du chrome, du nickel, de l’étain et du tungstène au cours de la décennie à venir.

De 1980 à 1990, la population mondiale augmenta de 800 millions d’individus, la plus forte augmentation jamais observée dans l’histoire du genre humain, mais le 29 septembre 1990 – quand le pari arriva à son terme – les prix ajusté de l’inflation des cinq métaux sélectionnés par Ehrlich avaient baissé – sans aucune exception. Ehrlich avait perdu son pari et – rendons lui cet honneur – honora son contrat en postant un chèque de $576.07 à l’ordre de Simon.

Ehrlich refusa toujours de renouveler le pari.

L’iPhone appauvrit-il les Etats-Unis ?

Une étude récente du ADB Institute estime que la production d’iPhone a creusé (pas de typo) le déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine de pas moins de $1.9 milliards en 2009. En effet, si l’appareil a bien été imaginé et conçu par des ingénieurs américains (ou du moins vivant aux Etats-Unis), il est assemblé en Chine (par Foxconn à Shenzhen) puis vendu un peu partout dans le monde… et notamment aux Etats-Unis.

Pour un iPhone, Foxconn achète pour $172.46 de composants (notamment à Toshiba (Japon), Samsung (Corée du sud), Infineon (Allemagne) et à quelques entreprises américaines comme Broadcom, Numonyx et Cirrus Logic), assemble les appareils pour $6.5 et livre directement les produits finis dans leurs pays de commercialisation pour $178.96. En termes de comptabilité nationale, les Etats-Unis exportent pour $10.75 de composants en Chine pour chaque iPhone produit et réimporte $178.96 pour chaque iPhone vendu aux Etats-Unis. Soit, en 2009, un déficit commercial de $1.9 milliards.

Le mercantiliste – qui pense qu’« un pays qui importe plus qu’il n’exporte s’appauvrit » - conclue donc que les Etats-Unis s’enrichiraient si Steve Jobs décidait d’arrêter la production d’iPhone (!).

En revanche – pour peu qu’on raisonne en économiste plutôt qu’en comptable – on notera qu’un iPhone vendu $500 en 2009 dégageait une valeur ajoutée de $321.04 ($500 moins les $178.96 de coût de production) pour l’économie américaine (et donc autant de salaires, d’impôts et de bénéfices) tandis que la part de la Chine n’était que de $6.5 par appareil...

Eurodominos – la dette irlandaise

Avant 2007, l’Irlande faisait figure d’élève modèle de la zone Euro avec une dette publique de plus ou moins 25% du PIB. La crise passe par là et la dette publique irlandaise explose à 44.3% du PIB en 2008.

Ce que ces chiffres officiels ne prennent pas en compte c’est qu’en septembre 2008, le gouvernement irlandais s’est porté formellement garant des dettes –dépôts et obligations – de six banques (Bank of Ireland, Allied Irish Banks, Anglo Irish Bank, EBS Building Society, Irish Life and Permanent et Irish Nationwide). Les contribuables irlandais sont officiellement garants de 440 milliards d’euros de passifs bancaires – soit 237% du PIB.

Mais que se passerait-il si une autre banque venait à faire défaut ? Début 2009, Rossa White, une analyste de Davy, estime que le passif des banques irlandaise s’élève à 575 milliards d’euros – soit 309% du PIB.

On peut donc résumer la situation irlandaise en début d’année 2009 comme suit : l’Etat irlandais est officiellement endetté à hauteur de 44.3% du PIB mais sa dette réelle pèse plus de 280% du PIB et elle est potentiellement supérieure à 353% du PIB.

Et ça ne s’arrange pas : en 2010, la dette publique officielle atteignait 94.2% du PIB et les passifs consolidés d’Anglo Irish Bank, Bank of Ireland et Allied Irish Bank – à elles seules – pesaient quelques 412.2 milliards d’euros soit 2.6 fois le PIB Irlandais.

Eurodominos – le chômage en Irlande

L’effet domino dans les pays périphériques de la zone Euro et, en particulier, le cas irlandais est une illustration fascinante de la théorie autrichienne des cycles. Une rapide analyse du taux de chômage irlandais pour commencer :

En 2004, l’Irlande avait un des taux de chômage les plus faibles de l’UE (4.5% de sa population active) et 10.2% de la population active travaillait dans le secteur de la construction.

De 2004 à 2007, le secteur de la construction irlandais a créé environ 71 900 emplois, soit une augmentation de 36.4% alors que la population active n’augmentait que de 14.3%. En 2007, ce sont donc 12.2% des actifs qui travaillaient dans ce secteur.

De 2007 à 2010, le taux de chômage passe de 4.7% à 13.6% - soit une perte de 190 500 emplois. Le secteur de la construction à lui seul, perd 144 300 emplois (de 269 600 à 125 300) – il contribue ainsi à lui seul à 76% des destructions d’emplois.

Source : Central Statistics Office Ireland.

Choix public et sacs de couchage

Le Generalized System of Preferences (GSP) est un ensemble de dérogations aux règles générales de l’OMC qui permet aux pays développés de réduire les droits de douane sur certains produits importés depuis les pays en voie de développement sans être obligés d’appliquer le même tarif à leurs autres partenaires commerciaux (voir clause de la nation la plus favorisée). L’objectif du GSP, mis en place dans les années 70, est d’aider les pays pauvres à se développer grâce à leurs exports vers les pays riches.

Le 15 décembre 2010, une proposition de loi visant à prolonger le GSP étasunien a été déposée à la Chambre des représentants des Etats-Unis avec le soutient d’Addison Mitchell McConnell Jr, sénateur du Kentucky et leader de l'opposition républicaine.

Jefferson Beauregard Sessions III, sénateur républicain de l'Alabama, a bloqué cette proposition dans sa totalité parce qu’il n’a pas réussit à obtenir que les sacs de couchage soient exclus du programme. Il agissait au nom de Exxel Outdoors, un fabriquant de sacs de couchage basé en Alabama, qui cherche à contrer CellCorp, une entreprise du Kentucky qui importe des sacs de couchage du Bangladesh.

Via Cafe Hayek.

Maïs, éthanol et crise alimentaire

Il apparait de plus en plus évident que les politiques publiques de subvention des biocarburants sont, avec l’émergence des classes moyennes dans les pays en voie de développement, une des principales causes de l’état d’extrême tension dans lequel se trouvent la plupart des marchés de ressources alimentaires. L’évolution récente des prix du maïs donne une idée de l’impact que peut avoir le simple ajustement d’une règlementation existante.

En 2001/02, selon le United States Department of Agriculture (USDA), 7% de la production américaine de maïs était destinée à la production d’éthanol. En 2009/10, cette proportion atteignait 34.9% (116 millions de tonnes sur 333 millions de tonnes) et, toujours selon l’USDA, elle devrait augmenter à plus de 39% en 2010/11.

Le 6 mars 2009, un lobby de l’industrie de l’éthanol, Growth Energy, demande formellement à la Environmental Protection Agency (EPA) d’augmenter la quantité d’éthanol autorisée dans le mélange vendu en station service de 10% (mélange E10) à 15% (mélange E15). l’EPA donnera son feu vert le 13 octobre 2010 pour les véhicules produits à partir de 2007 (soit 15% des véhicules en circulation aux Etats-Unis, une extension aux véhicules des années 2001-06 est encore à l’étude et devrait voir le jour en 2011).



En un an (31/01/2010 - 31/01/2011), le prix du maïs a augmenté de plus de 80%...



... incitant les producteurs à planter du maïs au détriment d’autres produits alimentaires vitaux comme le blé et mettant ainsi la sécurité alimentaire de millions de gens en péril.

Création destructrice - Edition musicale

« ...people only made money out of records for a very, very small time. When The Rolling Stones started out, we didn’t make any money out of records because record companies wouldn’t pay you! They didn’t pay anymone!

Then, there was a small period from 1970 to 1997, where people did get paid, and they got paid very handsomely and everyone made money. But now that period has gone.

So if you look at the history of recorded music from 1900 to now, there was a 25 year period where artists did very well, but the rest of the time they didn’t. »

L’auteur de cette remarque dit « nous » en parlant des Rolling Stones c’est parce que l’auteur de ces mots n’est autre que Sir Michael Philip – Mick – Jagger himself. Et la remarque est doublement intéressante parce que Jagger est non seulement un observateur privilégié de ladite industrie durant ladite période mais aussi un type brillant qui dispose de solides notions d’économie (le sémillant presque-sexagénaire est aussi un ancien élève de la London School of Economics - même si il a finalement préféré une carrière musicale à la poursuite de ses études – et accessoirement un fervent disciple de Friedrich Hayek).

L’industrie du disque a cessé d’être utile, elle doit s'adapter ou disparaître. En cherchant à la protéger – Hadopi -, les gouvernements ne font que retarder une évolution inéluctable.

via Marginal Revolution.

Votre mot de passe

On ne va pas épiloguer pendant 150 ans, vous avez besoin : De mots de passe très forts (à partir de 128 bits), un par site (sauf, éventuel...