Il est de plus en plus évident que la politique monétaire de la People’s Bank of China (PBoC) a, elle aussi, créé une gigantesque bulle immobilière.
D’après l’Asia Times, le prix du mètre carré à Pékin atteint désormais 26 000 yuans (€ 3 036, l’équivalent d’une ville comme Lyon !) alors que le revenu mensuel moyen est de 2 000 yuans (€ 233.5).
Une étude récente de la Chinese Academy of Social Sciences (CASS) conclue que 85% des ménages urbains ne peuvent pas se payer un appartement.
Yi Xianrong, un économiste de la Chinese Academy of Social Sciences a estimé – en se basant sur les relevés des compteurs d’électricité – que 64.5 millions de maisons et appartements sont inoccupés dans les zones urbaines chinoises. Nous allons vraisemblablement assister en 2011 à une « crise des subprime » version chinoise (le sarcasme est volontaire).
La PBoC à augmenté le taux des réserves obligatoire pas moins de 7 fois au cours des 12 derniers mois et à revu les taux à la hausse 2 fois depuis octobre. Le gouvernement cherche maintenant à contenir la croissance du crédit en limitant le volume de crédit autorisé en 2011 à 7.5 trillions de yuans.
A la lumière des versions américaines et européennes, on peut légitimement s’intéresser à l’état du système bancaire chinois d’autant plus que les plus grosses banques chinoises – le big four – sont toutes détenues en majorité par le gouvernement de République Populaire de Chine (via la Central Huijin Investment et/ou le ministère des finances). Bank of China est publique à 68%, la Industrial and Commercial Bank of China à 71%, la China Construction Bank à 60% et la Agricultural Bank of China à 81%. Dans le cas de la Chine, la garantie gouvernementale n’est pas implicite mais tout ce qu’il y a de plus explicite.
La dette publique réelle de la Chine est une des grandes inconnues de l’équation chinoise. Officiellement de l’ordre de 17.5% du PIB, il est probable qu’elle se situe en réalité quelque part entre 50% et 80% du PIB si l’on réintègre notamment les passifs des gouvernements locaux. Dans une interview à Reuters Insider en début d’année, Yin Zhongqing, directeur adjoint du comité économique et financier du congrès chinois, affirmait que les pouvoirs locaux avaient contracté au moins 10 000 milliards de yuans (1.168 milliards d'euros) de dettes cachée semblant ainsi confirmer l’hypothèse optimiste d’une dette publique de l’ordre de 50% du PIB.
Au 30 septembre 2010, le big four détenaient 44 127 milliards de yuans d’actifs, en progression de +13.2% par rapport au 31 décembre 2009. Avec des fonds propres consolidés de 2 501 milliards de yuans, les quatre premières banques de l’empire du milieu fonctionnaient avec un levier de 17.6x et leurs passifs agrégés représentaient quelques 41 626 milliards de yuans (4 860.731 milliards d’euros)… soit 104% du PIB chinois en 2010 (39 798.3 milliards de yuans).
En cas de crise financière et à supposer que Pékin ne viendrait au secours que des banques dans lesquelles le gouvernement et majoritaire (hypothèse pour le moins optimiste), l’endettement réel de l’état chinois pèse 150% du PIB au minimum… Et cette crise aura lieu cette année.
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