Le coût du stockage

Je ne fréquente plus les librairies parce que je n’y trouve presque jamais les livres que je cherche. J’ai, en permanence, une liste de quatre ou cinq bouquins à acheter et, à chaque fois que j’ai tenté ma chance en librairie, on m’a proposé de les commander. C’est pour cette simple raison que je commande mes livres sur Amazon.

Pourquoi, alors qu’on y trouve un rayon entier du dernier roman à la mode, le choix offert par librairies est-il si pauvre ?

Bien sûr, me direz-vous, le stockage coûte cher. Surtout en ville. Garder un ou deux exemplaires de la Démocratie en Amérique pendant des années pour satisfaire le fan de Tocqueville que je suis, ce n’est a priori pas très rentable.

Sauf, bien sûr, si le libraire vous fait payer ce service. Disposer, à deux pas de chez soi, d’un endroit où vous avez la quasi-certitude de trouver presque n’importe quel bouquin, c’est un service et pas des moindres.

Sauf que voilà, parce que le prix des livres est réglementé en France, c’est interdit.

Les seules structures qui peuvent supporter le coût d’un tel stock, ce sont les vendeurs en ligne : ils font d’énormes volumes et leurs entrepôts sont sans doute perdus en rase-campagne, là où ça ne coûte pas grand-chose.

Pour nos librairies, dès lors qu’elles ne peuvent pas nous facturer le coût du stockage, c’est impossible. Raison pour laquelle vous n’y trouvez plus qu’un rayon entier du dernier roman à la mode.

3 commentaires:

  1. Tout cela va promouvoir le livre électronique, ce qui accélèrera la chute des librairies. Ce n'est pas un hasard si Amazon en est un pionnier, avec le Kindle.
    L'avenir du livre, c'est la dématérialisation : on n'arrête pas le progrès, n'en déplaise aux libraires et aux nostalgiques.

    Protéger le livre, c'est comme protéger la photo argentique, les vinyls puis les CDs, ou la presse quotidienne : la dématérialisation les emporte, ils deviennent marginaux.

    Le livre électronique a trop d'avantages sur le livre papier :
    - distribution instantanée et moins coûteuse
    - je choisis ce que je lirai, et non le libraire, grâce à la quasi universalité d'Amazon
    - j'ai accès à ce qui est écrit à l'étranger, aux ouvrages à faible tirage
    - et j'y ai accès instantanément

    Stocker des livres ne sera bientôt plus un métier...

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  2. Le coût de stockage en soi est dérisoire par rapport à l'effort de trésorerie que constitue l'accumulation de stock. En termes de stock, ce qui coûte cher c'est le cash immobilisé.

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  3. Amazon est formidable pour m'aider à trouver un livre à bon marché et en quelques secondes. Mais il faut que j'en connaisse le titre.
    Le problème, c'est qu'Amazon ne me donne aucun conseil si ce n'est de me rappeler que Truc à l'autre bout du monde a acheté aussi un ex d'un autre livre. Le bon libraire que je connais depuis des années et qui maîtrise bien son rayon, les nouveautés dans mon secteur d'intérêt pourra après m'avoir ecouté me conseiller tel ou tel ouvrage. Un vendeur competent, ça vaut de l'or et c'est comme un conseil juridique. Par contre, Amazon est le produit d'un raisonnement uniquement financier visant à maximiser le profit de chaque stade de l'achat d'un livre. Mais il me prive du plaisir de manipuler un livre, de discuter avec un vendeur competent à qui le prix du livre imposé garantit un minimum de revenus. Use it or lose it disent les Anglais. Si on ne va pas chez le libraire acheter des livres, il disparaîtra et c'est à ce moment là qu'on le regrettera. Faites un tour dans une petite ville de la Corn Belt aux USA pour vous rendre compte . Là bas aucun libraire ni aucune bibliothèque. Par contre à Trinity College, on exige la lecture de livres et c'est très bien.

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