J’aime bien Laurent Ruquier. Oh, je sais bien que, d’un point de vue philosophique ou politique, nous ne partageons sans doute pas grand-chose mais, d’une part, il n’y a pas que ça dans la vie et, par ailleurs, il se trouve que Laurent Ruquier m’est éminemment sympathique. C’est comme ça. Je me trompe peut-être, il est peut-être très différent dans la vrai vie mais j’ai un apriori très positif sur cet homme là.
En plus, je le trouve bon. Professionnellement s’entend. C’est un très bon animateur, un de ces professionnels du petit écran qui laisse parler ses invités et évite soigneusement de laisser ses opinions politiques prendre le dessus sur la neutralité qu’impose son rôle d’arbitre. Il fait ça très bien, avec humour, dérision et ces petites saillies méchantes qui font sa marque de fabrique et qu’il distribue consciencieusement d’un bout de l’hémicycle à l’autre.
Du coup, il m’arrive de regarder assez régulièrement On n’est pas couché. Ce que j’aime bien dans cette émission, outre Ruquier et le format, c’est qu’elle est à mes yeux un reflet parfaitement fidèle du paysage politico-médiatique français. Si on veut se faire une idée exacte et fidèle du discours qui domine dans notre beau pays, des lignes de fractures qui divisent les différents groupes politiques et des points sur lesquels ils se rejoignent tous, il suffit de considérer les binômes de polémistes qui co-animent l’émission aux cotés de Ruquier.
Souvenez-vous. Au début, il y avait Éric Naulleau, un antilibéral de gauche, qui donnait la réplique à Éric Zemmour, un antilibéral lui aussi, mais de droite. Ça a duré cinq saisons. Après, en 2011, l’équipe a changé pour être remplacée par le duo formé d’Audrey Pulvar, antilibérale de gauche, et de Natacha Polony, antilibérale de droite. Enfin, cette année, les aléas de la vie politique ont forcé la production à remplacer Audrey Pulvar par Aymeric Caron dont on devine qu’il est de gauche mais dont on est certain qu’il est antilibéral.
C’est, dans un contexte franco-français, un véritable modèle d’équilibre, de neutralité et de parité.
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