Au centre, Allende et Brezhnev, le 11/12/1972 à Moscou.
Parmi les nombreuses tartes à la crème qu’on voit circuler sur les Internets, il y a l’idée prégnante et manifestement reçue par beaucoup selon laquelle Salvador Allende était « sur le point de réussir » quand la CIA l’a remplacé par la junte d’Augusto Pinochet. Non. À moins que par « réussir » vous entendiez « réussir à instaurer une dictature » à la mode cubaine ou soviétique, rien n’est plus faux. Un rapide retour sur ces trois années s'impose.
Lorsque Salvador Allende, candidat d’une coalition qui regroupait presque tous les partis de gauche du Chili, arrive premier à l’élection présidentielle du 4 septembre 1970 avec 36.2% des voix, il n’est pas pour autant élu. En effet, la constitution chilienne de l’époque voulait que si aucun candidat n’emportait la majorité des suffrages, les deux premiers seraient départagés par un vote du Congrès. Allende devait donc convaincre les parlementaires chiliens de lui apporter leurs suffrages plutôt qu’à son principal opposant, l’ancien président Jorge Alessandri.
Concrètement, Allende devait s’assurer du soutien des Chrétiens-Démocrates — dont le candidat était arrivé 3ème — ce qui, pour un candidat explicitement marxiste, n’avait rien d’évident [1]. Il y parvint toutefois en s’engageant en retour à faire inscrire dans la Constitution chilienne un certain nombre de garanties sur l’état de droit et les libertés civiles — pluralisme politique, inviolabilité de la correspondance, droit de réunion, libertés d’opinion, de la presse, de l’enseignement, de circulation etc… Ce n’est que parce qu’il a accepté les termes de cet accord qu’Allende a pu accéder au pourvoir le 3 novembre 1970.
La « voie chilienne vers le socialisme » a prouvé qu’elle n’était en rien différente des autres tentatives menées jusque-là à ceci près que ses effets se sont fait sentir très rapidement. De 1971 à 1973, le PIB réel se contracte de 5.6% par an, l’inflation, déjà élevée avant Allende, explose et anéantit le pouvoir d’achat des chiliens, les déficits publics s’accumulent, les réserves de change fondent à vue d’œil, les exportations — notamment de cuivre [2] — s’effondrent et les pénuries de biens de base se multiplient. Enfin et pour compléter le tableau, Allende va revenir sur les garanties données aux Chrétiens-Démocrates et s’attaquer aux bases même de l’état de droit au nom des « objectifs élevés et des nécessités historiques de transformation de la société » [3].
Naturellement, la fragile alliance qui l’avait porté au pouvoir va rapidement voler en éclat. Même si Henry Kissinger, plus tard, s’attribuera les « mérites » de l’instabilité politique qui règne alors au Chili et du coup d’État qui va en résulter [4], le fait est que c’est l’extrémisme d’Allende, sa volonté manifeste d’imposer une révolution à la cubaine, de faire du Chili un satellite de l’URSS [5], qui va l’isoler politiquement et amener la Chambre des Députés, le 22 août 1973, à s’opposer à lui par 81 voix contre 47. Le coup d’État du 11 septembre 1973 qui portera la junte et Augusto Pinochet [6] au pouvoir est bien plus une conséquence du fanatisme d’Allende que de l’implication — au demeurant avérée — des États-Unis.
On ne saura jamais ce que serait devenu le Chili si Allende était resté au pouvoir mais il y a de bonnes raisons de penser que ça n’aurait pas été très différent, en termes de libertés civiles et de démocratie, du régime de Pinochet.
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[1] Et ce, d’autant plus que l’administration Nixon tentait déjà de persuader les Chrétiens-Démocrates de faire le contraire et de soutenir Alessandri. On sait depuis quelques années qu’il existait un Project FUBELT de CIA qui visait carrément à renverser Allende dès 1970.
[2] C’était l’essentiel des exportations chiliennes, une industrie dont la nationalisation, largement initié par ses prédécesseurs, a été complétée par Allende le 16 juillet 1971. Pour être juste, il faut signaler que les cours du cuivre ont fortement baissé sur la période : de USD 57.7 en 1970 à USD 47.8 en 1972.
[3] C’est ainsi qu’il justifie, en réponse à la Cours Suprême qui les dénonçait, les interférences régulière de l’administration dans les affaires judiciaires. La doctrine d’Allende en la matière était parfaitement résumée dès le 1er juillet 1972 par Jorge Tapia Valdés, un de ses ministres de la Justice : « La révolution se maintiendra dans le droit tant que le droit ne prétendra pas freiner la révolution. »
[4] Kissinger à Nixon : « We didn’t do it. I mean we helped them. ___ created the conditions as great as possible. »
[5] Outre les nombreuses aides matérielles reçues, on sait qu’Allende avait demandé et obtenu l’aide militaire de Moscou ; durant l’été 1973, des bateaux chargés d’armes étaient déjà en route quand, apprenant qu’un coup d’État était en préparation, les dirigeants du Kremlin ont préféré annuler l’opération pour s’assurer que « ce ne serait pas des chars soviétiques qui sortiraient dans le square pour tirer sur le palais de La Moneda. » (page 24)
[6] Pour mémoire, Pinochet avait été nommé Commandant en Chef de l’armée chilienne le 23 août ; moins de 20 jours avant le coup d’État.
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RépondreSupprimerL’étude des chiffres macro-économiques illustrent l’ampleur du désastre économique provoqué par la gestion du gouvernement Allende : baisse du PIB qui se retrouve en 1973 pratiquement au même niveau que 1970 (-1,21% en 1972 et -5,57% en 1973) ; indice des salaires réels chutant de 45% durant la même période ; pouvoir d’achat chutant de 10% d’octobre 1970 à avril 1973 sur base des prix alimentaires ; investissement brut dégringolant à 15% du PIB contre une moyenne de plus de 21% entre 1965 et 1970. Dans le même temps, les dépenses publiques passeront de 13% du PIB en 1970 à 53% en 1973 avec un déficit budgétaire sautant de 39% des recettes de l’État en 1970 à 115% en 1973 (de 2,7% du PIB en 1970 à 24,7% en 1973). De leur côté, les entreprises publiques cumuleront plus d’un milliard de dollars de pertes.
RépondreSupprimerLes déséquilibres économiques provoqueront l’explosion des importations qui s’envoleront de 956 millions de dollars en 1970 à près de 1,5 milliard en 1973, alors que la valeur des exportations stagne (sauf en 1973, grâce à un boom du prix du cuivre sur les marchés internationaux). La balance commerciale excédentaire de 155,9 millions de dollars en 1970 devint déficitaire de 16,3 millions en 1971, 253,4 millions en 1972 et 138,3 millions en 1973. Parallèlement, la dette extérieure augmentera de 500 millions de dollars entre 1970 et 1973. Le tout encadré par de rigides barrières douanières qui interdisaient l’entrée de pas moins de 300 produits au Chili et des tarifs douaniers pouvant grimper jusqu’à 750%, avec une moyenne de 105% en 1973. De même, on comptera pas moins de 15 taux de change différents, avec un ratio entre le plus bas et le plus élevé excédant les 8.000% !
Plus dramatique encore : le déchaînement de l’inflation et l’établissement d’un plafonnement des prix qui, au lieu de juguler l’augmentation des prix, créera des ruptures dans l’approvisionnement et conduira à l’hyperinflation. De 28% en 1971 à 606% en septembre 1973. Avec une monnaie chilienne qui sera dévaluée de près de 1.000% face au dollar. Cette situation laissera les commerces désapprovisionnés et donnera naissance aux interminables queues devant les magasins, typiques de tout pays socialiste qui se respecte. La majorité des biens de première nécessité ne se trouvant plus qu’au marché noir. Le pays restera finalement sans réserves, ne serait-ce que pour importer les denrées les plus élémentaires. Le 6 septembre 1973, le gouvernement Allende annonçait que les réserves de farine ne pouvaient couvrir que quelques jours.
le chili était au bord de la guerre civile (manifestations, greves,….) à cause de la politique sectaire et antidémocratique d’Allende.Quelques mois avant la chute d’Allende, le sénateur communiste Volodia Teitelboim pronostiquait entre 500.000 et un million de morts en cas de guerre civile. l’armée a fait le coup d’état à cause de l’infiltration de mouvements d’extrême gauche dans l’armée. Sans Pinochet, il y aurait eu une guerre civile
RépondreSupprimerdans la vie, il faut assumer les conséquences de ces actes. le 4 mai 1973, l’opposition au gouvernement d’Allende a raté de peu la majorité des deux tiers à la chambre (qui lui aurait permis de passer outre les vetos présidentiels) et au sénat (qui lui aurait permis de destituer le président) car il y a eu des fraudes massives organisé par allende. si allende avait respecté le processus démocratique, il n’y aurait pas eu de coup d’état.
lisez « Pinochet, l’autre vérité » de Philippe Chesnay. la majorité des vctimes du régime de pinochet furent les chefs de la gauche, des gens qui avaient pour but de créer une dictature du prolétariat.
Lisez l’historien Pierre Vayssière spécialiste de l’amérique latine. notamment son livre « Le Chili d’Allende et de Pinochet dans la presse française : Passions politiques, informations et désinformation, 1970-2005″ qui montre l’opération de manipulation médiatique orchestré par la gauche francaise.
lisez La face cachée d’Allende: antisémitisme et eugénisme de Victor Farias, un intellectuel juif qui a aussi écrit Heidegger et le nazisme. il est aussi l’auteur d’autres ouvrages :Les nazis au Chili et La gauche chilienne: 1969-1973. le point de départ de ce livre est le refus du gouvernement d’allende d’extrader l’ex SS-Standartenführer, Walther Rauff. le célèbre « chasseur de nazi », Simon Wiesenthal était convaincu que Salvador Allende, avait délibérément protégé le responsable nazi et il a demandé des années plus tard à son ami, Victor Farias d’enquêter. la thèse de doctarat défendu par alllende Hygiène mentale et délinquance montre à quel point il était raciste et eugéniste. en tant que Ministre de la Salubrité, il se charga de présenter le projet de Loi de stérilisation des aliénés applaudi par les racistes qui est quasiment la meme chose que la Loi sur la protection de la descendance contre les maladies héréditaires du régime nazi. le fondateur du Parti socialiste chilien, Mamaduke Grove, était régulièrement « payé » par le Ministère des Affaires Etrangères nazi et que les ministres socialistes du gouvernement du Front Populaire étaient également directement « soudoyés » par l’ambassade nazi de Santiago. En 1956, Allende était-il actionnaire et directeur général de l’une des plus grandes sociétés anonymes du Chili, la Société Pelegrino Cariola.
Allende n’était pas un démocrate ( il a gracié les militants du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR) ainsi que d’autres membres de groupes d’extrême-gauche qui avaient été emprisonnés pour faits de terrorisme qui ont repris leur activité terroriste en toute impunité, rachet des actions de la Compagnie manufacturière de Papiers et de Cartons, entreprise clé car seule productrice de papier pour les journaux, fermeture de stations de radios de l’opposition, tentative de fermeture du journal El Mercurio, la nationalisation de la maison d’édition Zig-Zag, attaques contre les journaux d’opposition El Mercurio, La Segunda, Tribuna, Mañana, etc, interdiction faite aux chaînes de télévision de l’Université catholique, Canal 13 et Canal 4, et celle de l’Université du Chili, Canal 9, assassinats politiques (Edmundo Pérez Zujovic,….). le 26 mai 1973, la Cour suprême s’adressa à Allende pour dénoncer l’intromission de l’exécutif dans le judiciaire et pointer une rupture de l’ordre judiciaire ; Allende répondra le 12 juin en déclarant que le gouvernement ne pouvait faire appliquer les décisions de justice « de manière indiscriminée » et qu’il revenait à l’exécutif de juger de l’opportunité ou non de leur application ; le 25 juin, la Cour suprême répliquera en dénonçant l’arbitraire politique du gouvernement d’Unité populaire qui réduisait à néant les droits des justiciables. le 4 mai 1973, l’opposition au gouvernement d’Allende remporta les élections législatives avec 55,6% des suffrages (87 députés et 30 sénateurs) contre 44,1% pour l’Unité populaire (63 députés et 20 sénateurs) ; l’opposition rata de peu la majorité des deux tiers à la chambre (qui lui aurait permis de passer outre les vetos présidentiels) et au sénat (qui lui aurait permis de destituer le président) ; un rapport réalisé par des professeurs de la faculté de droit de l’Université catholique et présenté le 18 juillet fera état de fraudes électorales de la part du gouvernement. Ceux-ci attiraient l’attention sur le fait que 750.000 nouveaux électeurs avaient été inscrits depuis les élections municipales de 1971 alors qu’ils n’auraient dû être normalement que 500.000. Le rapport décrivait également les énormes disparités dans les augmentations de nouveaux électeurs selon les circonscriptions. Il signalait par ailleurs des cas de fraudes avérés à Santiago ou Coquimbo (carnets d’électeurs ne correspondant pas aux personnes ayant voté, centaines d’électeurs inscrits le dernier jour au même domicile, etc.) Le rapport concluait : « lors des élections parlementaires de mars a eu lieu une fraude électorale de grandes proportions, qui concerne entre 200.000 et 300.000 votes illégaux ». le 23 aout 1973, la Chambre des députés approuva, par 81 voix contre 47, un projet d’accord présenté la veille accusant le gouvernement d’Allende d’avoir violé la légalité, de viser à s’emparer de la totalité du pouvoir afin d’instaurer un système totalitaire, en opposition absolue avec la constitution chilienne ; dans cet accord, les parlementaires chiliens demandaient au président de la République, mais aussi aux forces armées et aux carabiniers de mettre fin aux agissements illégaux du gouvernement d’Unité populaire qui mettent en péril l’ordre constitutionnel et légal du pays.
RépondreSupprimerAllende n’était un rien un modéré son but était une dictature du prolétariat, c’était un fervent marxiste. « Notre stratégie écarte de fait la voie électorale comme méthode pour atteindre notre objectif de prise du pouvoir. » « Nous affirmons que c’est un faux dilemme que de se poser la question si nous devons prendre la ‘voie électorale’ ou la ‘voie insurrectionnelle’. » (21e congrès général du Parti socialiste, Linares, 1965) « Le Parti socialiste, comme organisation marxiste-léniniste, pose la prise du pouvoir comme objectif stratégique à atteindre […] pour instaurer un État révolutionnaire […] » ; « La violence révolutionnaire est inévitable et légitime. […] Elle constitue l’unique chemin qui mène à la prise du pouvoir politique et économique, et à sa défense et renforcement » ; « « Seule la destruction de l’appareil bureaucratique et militaire de l’État bourgeois peut consolider la révolution socialiste » ; « Les formes pacifiques ou légales de lutte (revendicatrices, idéologiques, électorales, etc.) ne conduisent pas par elles-mêmes au pouvoir. Le Parti socialiste les considère comme des instruments limités d’action, intégrés au processus politique qui nous emmène à la lutte armée. » (22e congrès général du Parti socialiste, Chillán, 1967). en 1972, le sous-secrétaire général du parti socialiste, Adonis Sepúlveda Acuña rappelait que l’insurrection révolutionnaire restait bien l’objectif final des socialistes chiliens : « Notre stratégie met, de fait, de côté la voie électorale comme méthode pour atteindre notre objectif de prise du pouvoir. » « […] s’il s’agit de répondre à la question de savoir s’il est possible de conquérir le pouvoir par la voie électoral, c’est-à-dire l’instauration d’un gouvernement ouvrier qui exproprie les moyens de production de la bourgeoisie, pour organiser une société socialiste, sans aucun doute possible, aussi bien l’histoire du mouvement ouvrier que les principes marxistes indiquent clairement que cela n’est pas possible et qu’une politique de cet ordre ne sert seulement qu’à semer de fausses illusions auprès des travailleurs. » « Le parti a un objectif, et pour l’atteindre il devra employer les méthodes et les moyens que la lutte révolutionnaire rendra nécessaires. L’insurrection devra être déclenchée quand la direction du mouvement populaire sentira que le processus social qu’elle a elle-même lancé aura atteint sa maturité et qu’elle se prépare à être l’accoucheuse de la révolution. »
RépondreSupprimer« L’expérience du docteur Allende a échoué parce que sa coalition d’Unité Populaire, dominée par les socialistes et les communistes, a tout fait pour installer au Chili un système socialiste radical auquel était farouchement opposée plus de la moitié de la population. Il avait été élu en 1970 avec seulement 36,3% des voix, à peine 39.000 votes de plus que son concurrent conservateur arrivé en deuxième place. Lors des élections législatives du début de cette année, l’Unité Populaire n’a seulement obtenu que 44%. Pourtant, en dépit d’un parlement dominé par l’opposition, souvent en méprisant les tribunaux et face au chaos économique et à une inflation qui faisait rage, le régime a continué de « réquisitionner » des entreprises, grandes et petites. Ces actions ont polarisé le Chili comme jamais auparavant, provoquant une opposition tous azimuts, non seulement de la part du riche ou d’une frange fasciste, mais bien de la classe moyenne qui représente la moitié de la population et qui se voyait affronter sa propre destruction. Si le docteur Allende avait progressé de manière plus réfléchie, s’il avait fait une pause pour consolider après la nationalisation des industries de base du Chili et posé des limites raisonnables à son programme socialiste, il aurait probablement terminé son mandat avec de grandes chances de succès. » new york times
RépondreSupprimerS'offusquer de l'intervention de la cia au Chili est ridicule quand on connaît l'intervention de L'URSS et de Cuba dans ce pays sous allende. Allende était aidé par l'urss et Cuba. Il y avait des milices cubaines qui aidait allende. Normal que la cia intervienne. C'est plus que légitime. La cia n'a pas déclenché le coup d'état elle a juste aidé pinochet. Le coup d'état aurait réussi sans l'aide américaine. Ce qui a déclenché le coup d'état c'est la déclaration du parlement Chilien qui a demandé à l'armée d'intervenir contre allende en raison de son attitude dictatoriale. La majorité des parlementaires chiliens travaillaient pour la cia ????
RépondreSupprimerEt dire qu'on nomme des rues à son nom en toute décontraction, sans que cela n'offusque personne...
RépondreSupprimerBonjour. Personnellement, je ne comprends pas bien comment vous parvenez à juger de l’efficacité ou de l’inefficacité des performances économiques du gouvernement Allende.
RépondreSupprimerSurtout lorsque l’on sait que dès son élection, le pays a été la cible d’une véritable guerre économique orchestrée par la CIA et les milieux d’affaire chiliens:
"After Allende’s election and before his inauguration, the CIA, under 40 Committee direction, made an effort—in coordination with the Embassy in Santiago—to encourage Chilean businesses to carry out a program of economic disruption."
https://www.cia.gov/library/reports/general-reports-1/chile/index.html#18