Ce matin à 9 heures (heure de Paris), le marché des actions parisien ouvrait en même temps que celui de Londres (où il était 8 heures) tandis qu’à Hong Kong (où il était 15 heures) on entrait dans la dernière heure de cotation.
À Paris, le titre HSBC Holdings ouvrait à 8,19 euros exactement tandis qu’à Londres, où le marché est nettement plus liquide, on se l’échangeait pour 684,8 pence [1] et qu’au même moment, à Hong Kong, l’action HSBC Holdings valait 85,55 dollars locaux (HKD). Une demi-heure plus tard, à 9 heures 30 donc, le titre négocié à Paris était en baisse de 0,73% à 8,13 euros. Même constat à Londres et à Hong Kong, même si la baisse est moins accentuées : l’actions HSBC vaut 681,3 pence (-0,47%) et 85,15 dollars de Hong Kong (-0,51%) respectivement. Encore une demi-heure plus tard, Hong Kong ferme. À Paris le titre HSBC continue à baisser : il vaut désormais 8,1 euros ; à Londres et à Hong Kong, en revanche, il se stabilise à 681,7 pence et 85,2 dollars respectivement (+0,06%).
Et maintenant, chers amis, je vais vous montrer la main invisible.
Durant cette petite heure, il se trouve que le cours de l’euro, exprimé en livres sterling ou en dollars de Hong Kong, a pas mal bougé. Je vous propose donc une reconstitution de ces prix, demi-heure par demi-heure, exprimés en euros, selon les données de Bloomberg :
Heure | Paris | Londres | Hong Kong |
---|---|---|---|
9:00 | 8,190 | 8,145 | 8,161 |
9:30 | 8,130 | 8,107 | 8,120 |
10:00 | 8,100 | 8,114 | 8,128 |
Écart maximal de 4,5 centimes d’euros constaté entre le prix de Londres et celui de Paris à l’ouverture ; écart qui a été corrigé dans la minutes suivantes : à 9:08, le cours parisien est à 8,130 euros et celui de Londres, converti en euro, est à 8,138 – soit moins d’un centime d’écart.
C’est-à-dire qu’à plus de 9 000 kilomètres de distance, les prix s’ajustent à la minute et au centime près ; le tout en tenant compte de l’évolution des cours de change.
Bien sûr, il reste quelques petits écarts. Eh bien je vais vous dire une bonne chose sans même prendre la peine de calculer : déduisez de ses différences (i) les frais de courtage, (ii) les frais de change et (iii) les taxes et je vous parie ma chemise que l’écart qui reste est inférieur au millième d’euro.
---
[1] Exception culturelle anglaise : certains titres cotent en pence plutôt qu’en livres.
À vrai dire, j'aurais imaginé que ces ajustements/arbitrages se feraient encore plus rapidement. Cela dit, j'imagine que les HFT prennent en compte tous ces paramètres et agissent de façon optimale, et donc que les écarts doivent atteindre un certain seuil pour constituer des arbitrages intéressants...
RépondreSupprimerEn pence sans s c'est un pluriel irrégulier (1 penny 2 pence)
RépondreSupprimerQuel idiot je fais ! Merci !
Supprimer