Début 2011, un trio de médecins s’est lancé dans une expérience très instructive. Ils ont distribué un questionnaire anonyme aux détenus du centre pénitentiaire de Liancourt afin, notamment, d’évaluer la prévalence de la toxicomanie en milieu carcéral. Résultat : pas moins de 43,6% des 381 détenus ayant répondu déclaraient consommer au moins une drogue alors qu’ils étaient derrière les barreaux. C’est un secret de polichinelle : se procurer de la drogue en prison est tout sauf un problème ; ce n’est qu’une question de prix.
Ce qui pose tout de même une question importante : si l’État est incapable de contrôler le trafic de drogue dans ses prisons, qu’espérons-nous exactement de la politique de prohibition menée à l’extérieur ? Question subsidiaire : avons-nous l’intention de transformer nos rues en quartiers de haute sécurité pour mettre fin au trafic où nous arrêterons-nous avant ?
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[1] O. Sannier, F. Verfaillie et D. Lavielle, Réduction des risques et usage de drogues en détention : uns stratégie sanitaire déficitaire et inefficiente (2011).
So what ?
RépondreSupprimerSi on suit ce raisonnement il en irait de même pour les armes, etc.!
La comparaison des deux secteurs me paraît biaisée car les prisons en France aujourd'hui ne sont plus tenues pour des tas de raisons. Il faudrait comparer avec des établissements "convenables", comme certains aux USA.
En revanche la vente "publique" ressemble à celle de l'alcool au joli temps de la prohibition, quelle que soit la pression policière la consommation reste stable.
Alors que faire ? Nationaliser, créer un réseau de distribution officiel par les tabacs, laisser faire complètement ?
Quant à nos rues je crains qu'elles ne deviennent des zones de haute sécurité d'ici peu, mais pour des raisons différentes, bien que connexes.
Et surtout un très grand merci pour la qualité remarquable de vos articles.
C.Monge
C.Monge,
RépondreSupprimerA propos des États-Unis : j’ai piqué cette remarque à Ron Paul. Là-bas, c’est kifkif.