Le 17 avril 2012, les premiers à ouvrir le bal sont les 42 économistes qui, dans les colonnes du Monde, déclarent publiquement leur soutient à François Hollande [1]. Deux jours plus tard, dans Libération, 34 autres économistes signent à leur tour un communiqué dans lequel ils s’engagent pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon [2]. On attendra en vain les économistes de Marine le Pen. Le 2 mai, alors que l’équipe de soutient du Front de Gauche, entre temps gonflée de 19 nouveaux membres, appelle à « battre Sarkozy » dans le Monde [3], c’est au tour des 19 économistes du président sortant de se fendre d’une tribune dans la colonne d’à coté [4].
Bilan des arguments : il faut que l’État ceci, il faut que l’État cela, socialisme de gauche contre étatisme de droite ; d’une manière générale, mon candidat est bien meilleur que les autres ; c’est prouvé scientifiquement.
Et voilà qu’à deux jours du deuxième et dernier tour de cette palpitante élection, 21 autres économistes signent à leur tour un appel dans lequel ils dénoncent le socialisme « des étatistes de droite » qui ont, selon eux, succédé « aux étatistes de gauche » et appellent du bout des lèvres à privilégier la moins pire des solutions – en l’espèce, Nicolas Sarkozy.
Vous l’aurez peut être compris, ces économistes là sont les premiers économistes libéraux à s’exprimer dans ce débat – en France du moins. En l’absence de candidat libéral dans cette élection présidentielle, ils font le choix d’appeler à voter contre celui qui leur semble le plus antilibéral : position tout à fait honorable, vous me l’accorderez.
Mais notez bien la différence : cet appel là n’aura pas eu droit aux faveurs du Monde, ni même à celles du Figaro et encore moins à celles de Libération. Cet appel, il vous faudra aller le lire dans le Wall Street Journal [5]. Pensée unique, quand tu nous tiens…
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[1] Le Monde, Nous, économistes, soutenons Hollande (17 avril 2012)
[2] Libération, Nous, économistes, soutenons Mélenchon (19 avril 2012)
[3] Le Monde, Battre Sarkozy et briser la spirale austérité-récession (2 mai 2012)
[4] Le Monde, Économistes, sans parti pris idéologique, nous soutenons Sarkozy (2 mai 2012)
[5] Wall Street Journal, The Problem With Hollande (4 mai 2012) ; en version française sur libres.org.
Citer le Wall Street Journal pour parler de Libéralisme !
RépondreSupprimerManifestement, c'est vous qui avez le moins compris ce qu'est le libéralisme !
Always ordre spontané !
RépondreSupprimerAu premier Anonyme,
RépondreSupprimerJe crains que vous n'ayez mal lu ou compris ma prose...
Au second,
:)
Je crains que vous n'ayez pas bien compris ma critique, où plutôt, j'ai peur que vous l'ayez totalement comprise et validée, ce qui me fait plus peur encore...
SupprimerCoca pour tout le monde, c'est ma tournée !
Le lien vers la version française ne fonctionne malheureusement pas.
RépondreSupprimerBon point. Je me rappelle quand, il y a pas mal d'années, je suis venu de Pologne poursuivre mes études dans une fac française. Je ne comprenais rien à la politique française et je me demandais par exemple pourquoi les politiciens comme Alain Madelain était traitées de fachos dans les milieux universitaires. J'ai compris plus tard que Alain Madelain était simplement un des derniers représentants d'une espèce en voie de disparition en France: un politicien libéral. Malheureusement on dirait que cette espèce s'est définitivement éteinte ici, la preuve est que les médias trouvent plus rentable de consacrer leur temps d'antenne aux illuminés de tous bords.
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