Il va de soi que si l’Éducation Nationale d’État n’est plus capable d’enseigner les rudiments les plus élémentaires de lecture et de mathématiques aux gamins qui lui sont confiés, c’est à cause de la mondialisation néo ou ultralibérale (au choix). Un monopole d’État, gratuit comme tout ce qui est financé par l’impôt (c’est-à-dire pas du tout gratuit) et, qui plus est, obligatoire : c’est la marque évidente d’un libéralisme débridé et si ça ne fonctionne pas, si ça ne produit que des générations entières d’illettrés, c’est sûr, c’est encore un échec à mettre sur le compte de la mondialisation ultralibérale. Marine le Pen, d’ailleurs, ne dit pas autre chose quand elle affirme que – je cite – la « mondialisation ultralibérale défait l’école de la République. »
Alors bien sûr, quand un odieux classement apatride, mondialisé et donc ultralibéral vient nous confirmer ce que tous les parents dignes de ce nom savent déjà, à savoir que le monstre technocratique (mais néolibéral) est à l’agonie, cela ne peut être qu’une manœuvre sournoise du complot qui vise à transformer nos chères têtes blondes en consommateurs aveugles et en esclaves consentant de la dictature libérale (sic). C’est l’évidence même : les fonctionnaires de l’OCDE qui produisent cette enquête PISA n’ont de de cesse que de se livrer à un french bashing éhonté.
Qu’on se le dise, qu’on le répète et qu’on livre celles et ceux qui osent dire le contraire à Manu-le-chimique : si le classement moyen des élèves de l’Éducation Nationale d’État s’enfonce un peu plus tous les trois ans, c’est que le classement est mal fait, qu’il est partial, idéologique et, par voie de conséquence, ne mérite que notre mépris le plus profond ! C’est ailleurs à ça qu’on reconnait les classements idéologiquement manipulés : ils disent du mal de ce que Jérôme Leroy et Marine le Pen trouvent formidable.
Nos gamins sont illettrés ? Oui, mais ils sont égaux devant l’illettrisme et ça, pardon, ça n’est pas pris en compte par PISA. Comment ? Notre système est inégalitaire dites-vous ? Calomnie ! Et quand bien même : ils seraient égaux devant l’inégalité et, ça non plus, n’est pas mesuré par PISA ! Cachez donc ces chiffres (néolibéraux) que nous ne saurions voir ! Brisez ce thermomètre idéologiquement biaisé qui ose dire qu’il gèle quand les détenteurs de vérité révélées savent que le temps et radieux !
Vous avez bien raison, mon cher Jérôme, de vous insurger contre cette odieuse ingérence de la finance mondialisée dans notre système républicain : encore une ou deux générations d’imbéciles incultes et les futurs citoyens de ce pays voterons en masse pour vos amis – à moins, bien sûr, que ce ne soit pour ceux de Marine le Pen mais après tout, quelle différence cela peut-il faire.
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