Reprivatiser nos vies

Commençons par énoncer deux évidences. La première, c’est que l’homosexualité est un fait. C’est une constante de nos sociétés humaines depuis toujours, dans toutes les civilisations, qu’elle soit largement admise, tout juste tolérée ou franchement réprimée. Que cela vous plaise ou non, des milliers de nos concitoyens sont homosexuels et vivent en couple. Par ailleurs, nous savons vous et moi qu’un certain nombre de ces couples composés de deux individus du même sexe élèvent des enfants. Techniquement, ça ne présente pas beaucoup de difficultés : adoption (il suffit de se faire passer pour célibataire… un comble !), insémination artificielle ou fécondation in vitro (en Belgique), coparentalité (un bon copain ou une très bonne amie) ou, plus simplement, les enfants issus d’une première union hétérosexuelle. Bref, l’homoparentalité, comme l’existence de couples homosexuels, est une réalité qui s’impose à vous comme à moi.

Or voilà, la loi française refuse de reconnaître cet état de fait. J’insiste sur ce point ; c’est très important. Le mariage civil, celui qui est reconnu par la loi, est une invention extrêmement récente [1] qui n’est qu’une codification d’un mode d’organisation sociale dont les origines se perdent dans la nuit des temps ; le mariage est une conséquence logique de notre nature d’homo sapiens, de notre stratégie de reproduction, le mode d’organisation validé par quelques millions d’années d’expérience qui est le plus à même d’assurer la survie de notre espèce : il précède – et de très loin – toute forme de législation et il existe indépendamment des lois. Entre un couple hétérosexuel marié devant monsieur le maire et un autre couple hétérosexuel qui n’a pas jugé utile de faire cette démarche, la différence n’est que pure forme ; le premier est reconnu par la loi, pas le second et, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas la loi qui fait la réalité des fait. Un couple homosexuel qui fait cause commune, se promet assistance mutuelle et – de surcroît – élève des enfants est donc marié de fait mais la loi refuse de reconnaître l’existence de cette famille [2].

Partant de là, il n’y a que trois attitudes possibles. La première, le status quo, consiste à penser – peu importe vos raisons – que le mariage homosexuel (et donc l’homoparentalité) est une mauvaise chose (pour la société, pour les enfants, pour vous-même… que sais-je ?) et donc à refuser de reconnaitre légalement de telles unions mais sans les interdire pour autant. C’est la politique de l’autruche, c’est non seulement hypocrite et la lâche mais c’est aussi nuisible puisque, par hypothèse, vous partez vous-mêmes du principe que le mariage homosexuel est nuisible. Ce qui nous amène naturellement à la deuxième attitude possible : si le mariage homosexuel est nocif, alors il faut l’interdire dans les faits. Il vous faudra alors faire de l’homosexualité et de l’homoparentalité des délits et constituer une police des mœurs chargée de pousser les portes de nos chambres à coucher, d’interroger nos enfants, voisins et amis et d’enquêter dans le détail sur nos mœurs. C’est une simple question de logique et de cohérence : vous n’avez d’autres choix que l’hypocrisie ou l’ordre moral.

En revanche, si comme moi vous constatez que le mariage homosexuel ne constitue en rien une atteinte à vos propres droits ; si vous estimez qu’après tout l’État n’a rien à faire dans nos vies privées et que le mariage devrait être un contrat comme un autre ; si vous n’avez aucune raison objective de penser que les homosexuels font de mauvais parents ; si vous pensez que l’ordre symbolique de la filiation [3] n’a absolument rien à craindre du mariage homosexuel et ce, d’autant plus que les parents homosexuels sont les premiers à vouloir le maintenir ; si vous croyez qu’il vaudra toujours mieux avoir deux papas ou deux mamans plutôt que de grandir dans un orphelinat ; si vous comprenez le drame de ces enfants qui perdent leur papa biologique et se voient, de surcroît, arrachés à l’affection de ce second papa qui n’est rien de moins que la seule famille qu’il leur reste ; si vous pensez qu’une société libre ne peut exister sans tolérance, que le fait qu’un mode de vie vous déplaise n’est pas un motif suffisant pour en réclamer l’interdiction ; si, enfin, vous croyez que « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » et que « l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits ».…

Alors comme moi vous demanderez à l’État de reconnaitre ces mariages et ces familles et nous aurons fait ensemble un premier pas sur la longue route qui nous reste à parcourir pour reprivatiser nos vies.

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[1] En France, il fêtera cette année son 220ème anniversaire (cf. loi du 20 septembre 1792).
[2] On ne rentrera pas ici dans le débat byzantin qui consiste à savoir si l’article 144 du Code civil spécifie oui ou non une interdiction du mariage homosexuel : dans les faits, deux personnes du même sexe ne peuvent pas se marier.
[3] Papa + maman = bébé.

42 commentaires:

  1. Excellent article! Ça devient lassant ;)

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  2. Beaucoup plus simplement, je pense que nos préférences sexuelles ne devraient en aucun cas déterminer nos droits civils !

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  3. Robert Marchenoir31/08/2012 21:12

    Votre article ne tient pas debout. Il est tellement truffé d'affirmations fallacieuses que les réfuter une par une serait interminable.

    J'en réfuterai donc une seule : le mariage n'est évidemment pas un contrat entre deux personnes. Le mariage est un engagement envers la société.

    Et envers Dieu pour les croyants, mais ce qu'il n'a absolument jamais été, dans aucune culture, à aucune époque, c'est "un contrat comme un autre", comme vous dites.

    Vous rendez-vous compte de l'énormité de ce que vous écrivez ? Comme si se marier, c'était la même chose que choisir un opérateur de téléphone mobile !...

    Bon, allez, encore un point, c'est tellement évident : bien entendu que les homosexuels font de mauvais parents. Tous. Toujours. Par définition.

    Pare qu'un homosexuel n'est pas un parent, par la force des choses.

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    1. Comment pouvez vous, vous permettre de donner des leçons et de juger, la vie privée des autres !
      Les hommes comme vous n'ont pas leur place sur cette planète, vous êtes un terroriste de la morale, vous ne valez pas mieux que ces intégristes islamiques.
      Allez donc mordre les pissenlits par la racines, le monde ne s'en portera que mieux !

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    2. "Les hommes comme vous n'ont pas leur place sur cette planète"

      Sympa !

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    3. Gekko Hopman01/09/2012 14:55

      Bonjour! Par "la force de choses" mon conjoint et moi sommes les deux papas d'une petite filles, et que vous le vouliez ou non, il en est ainsi déjà ici et là. Tout ce que vous voudriez c'est qu'on se cache. Mais ça, c'est fini, nous vivons normalement et tant pis pour votre aigreur sectaire.
      PS: Nous sommes nombreux, et heureux. Et vous-même?

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    4. Gekko, navré de vous décevoir : vous assumez (ou essayez de le faire) une charge d'éducation auprès d'une petite fille dont peut-être l'un de vous est le papa (mais pas les deux), et qui a une maman (ou qui en tous les cas est née d'une femme).
      Le reste est de l'ordre de votre phantasme dont cette petite fille est l'instrument, pour son malheur.
      Nous sommes encore plus nombreux, heureusement pour l'humanité, et nous sommes très heureux merci.
      On ne veut pas que vous vous cachiez, mais seulement que vous ne fassiez pas de votre désir d'enfant un droit à l'enfant. Car il n'y a pas de droit à l'enfant, ais seulement un droit de l'enfant à être élevé par les parents qui lui ont donné la vie. S'il se trouve que les malheurs de la vie peuvent les priver de leurs parents, cela ne justifie pas de leur infliger vous-même ce malheur.

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    5. Vous et vos arguments en bois, un couple homo ou hétéro qui adopte une petite fille ou un petit garçon, leur permet de ne pas grandir à la DASS ou dans un orphelinat.
      Mais en France, depuis de nombreuses années, on a encore une belle bande de guignols complètement sourd à l'évolution et qui reste profondément conservatrice, ne sachant pas que faire de leur temps, vienne prendre la défense des pauvres petits orphelins pour les éloigner des méchants homosexuels qui les conduiront forcément vers la même orientation perverse et menacera la survie de l'espèce.

      Après l'inquisition, il serait temps de rendre au religieux la monnaie de leur pièce.

      Il est forcemment necessaire de les aider à rejoindre leur créateurs par charité chrétienne.

      N'y a t-il pas d'acte plus altruiste que d'envoyer "ad patres" un catholique ?

      Devant leur bétise ne datant pas d'hier, je finis par me poser sérieusement la question.

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  4. Bob Blackwalker,
    Un engagement envers la société ? Un engagement à quoi exactement ? Un engagement à fournir de la chair à canon pour la prochaine guerre à la con ? Pour fournir de bons petits travailleurs qui vont bosser leur vie entière comme des cons pour qu'un autre en profite ? Quoi ?
    Mon mariage est une affaire privée. Ma famille ne vous regarde pas. Mes enfants sont la chair de ma chair. Je n'aimerais pas être votre fils.

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    1. Robert Marchenoir01/09/2012 23:50

      De la chair à canon pour la prochaine guerre ? De bons petits travailleurs exploités par des profiteurs ? Qu'est-ce que c'est que cette logomachie gauchiste ? Je vous trouve bien marxisant, pour un libéral.

      Etes-vous vraiment libéral, ou simplement libertaire à la mode riennafout', j'fais c'que j'veux et fais-moi pas chier ?

      L'absurdité de votre point de vue, et son immoralité, sont parfaitement illustrés par votre stupéfiante réflexion selon laquelle vous n'aimeriez pas être mon fils.

      Mais mon cher Monsieur, cette option ne vous est nullement ouverte. Le fait même que vous envisagiez cette possibilité dans la discussion, ne serait-ce que de façon théorique, montre bien que vous ne tenez aucun compte des réalités anthropologiques, familiales, biologiques.

      Elle montre aussi qu'à l'instar de votre collègue anonyme, et, je dois le dire, à l'instar des débatteurs gauchistes en général, vous transformez immédiatement une discussion politique, sociologique, disons d'ordre intellectuel et général, en attaque personnelle qui se veut la plus blessante possible envers quiconque ne partage pas vos opinions.

      En fait, les prétendus droits des homosexuels sont parmi les sujets qui déclenchent les attaques les plus violentes et les plus vicieuses face à la moindre critique : encore plus que les discussions entre droite et gauche, les discussions sur l'islam ou même celles sur les Juifs.

      Laissez-moi vous dire que cela ne met pas spécialement en confiance ceux que vous cherchez à convaincre, et que cela n'est pas spécialement rassurant quant à ce que serait l'influence de "parents homosexuels", comme on dit chez vous, sur les enfants qui seraient confiés à leur garde.

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    2. Robert Marchenoir02/09/2012 00:25

      Concernant la nature du mariage et le contenu de l'engagement qu'il représente envers la société (et envers Dieu pour les croyants), je pensais ne pas avoir à préciser davantage, tellement il s'agit d'un enfoncement de portes ouvertes.

      Mais votre réponse me montre que même les évidences les plus flagrantes ne vont plus de soi dans notre époque folle, donc je précise : le mariage est l'engagement d'un homme et d'une femme, face à la société, d'être fidèles l'un à l'autre, et par conséquent, il est la garantie, pour cette société, que les enfants de cette femme seront bien les enfants de cet homme.

      Et qu'ils seront élevés correctement, et deviendront des hommes dignes de ce nom, dignes de devenir des membres à part entière de cette société.

      Vous voyez bien que l'homosexualité est, par nature, étrangère à cette institution.

      J'ajoute qu'il s'agit là d'une institution qui dépasse les divisions religieuses, politiques, culturelles et historiques.

      Le mariage n'est ni libéral ni étatiste, ni de droite ni de gauche, ni occidental ni oriental. Il est humain.

      Il existe, certes, un courant de gauche fort récent à l'échelle de l'histoire, et assez limité sur le plan de l'extension géographique et culturelle, pour prétendre que le mariage est une institution "oppressive" et "bourgeoise", dont il conviendrait de se défaire.

      Courant que vous illustrez parfaitement par votre remarque sur le fait que le "mariage d'Etat" viserait à engendrer de la "chair à canon" et des "travailleurs exploités".

      Vous n'avez peut-être pas remarqué que la noblesse d'épée comme le service militaire ont été supprimés en France.

      Concernant votre stupéfiante assertion selon laquelle "votre" mariage ne "me" concernerait pas (en fait, ne concernerait pas la société), il faudrait savoir :

      Soit vous réclamez le "mariage" homosexuel, et alors vous réclamez la reconnaissance officielle et solennelle, par l'Etat, d'une conjugalité homosexuelle.

      Soit vous dites, comme vous le faites immédiatement après : le mariage est une affaire privée, la formation de la famille ne concerne pas l'Etat.

      Mais vous ne pouvez pas dire les deux. L'un exclut l'autre. Il faut choisir.

      La revendication du "mariage homosexuel" est précisément un appel à l'Etat de se mêler de ce qui ne le regardait pas auparavant, à savoir le fait que des homosexuels décident de vivre en couple. C'est un appel à l'Etat, représentant la société, d'avoir à attester solennellement que deux homosexuels s'engagent à vivre ensemble et (je suppose) à se vouer fidélité.

      Il est donc profondément malhonnête, pour les homosexualistes et leurs partisans, de simultanément appeler l'Etat à la rescousse, et de le chasser à coups de pied au cul dès qu'il fait mine d'apparaître.

      Cette contradiction symbolise parfaitement la situation dans laquelle se trouvent les homosexualistes : ils veulent singer la famille jusque dans ses moindres caractéristiques, mais ils en sont par nature incapables.

      Il y a un moment où il faut reconnaître que l'homme n'est pas un surhomme, que l'homme est soumis à la condition humaine, et que les homosexuels ne peuvent pas, à la fois, exiger qu'on reconnaisse leur différence, et demander à être semblables aux autres.

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    3. Robert Marchenoir02/09/2012 00:54

      Toujours en vertu de la funeste et récente nécessité de délimiter explicitement l'emplacement de portes grandes ouvertes à ceux qui ne les voient plus, pourquoi est-il absolument nécessaire que la société se mêle du mariage ?

      Eh bien, il suffit d'observer ce qui se passe lorsque cela n'est pas le cas. Il suffit d'examiner l'état d'anarchie, d'abrutissement et de violence extrême dans lequel sont tombés de larges pans de la société noire aux Etats-Unis, ainsi que du sous-prolétariat blanc en Grande-Bretagne.

      Dans ces milieux, il existe des quartiers entiers où la notion de père est parfaitement inconnue, où les maisons sont peuplées de "mères célibataires" dotées de portées d'enfants multiples dont presque aucun n'a le même géniteur, dont l'existence est entièrement subventionnée par l'Etat, et où les rues grouillent d'inséminateurs sur pattes allant d'une... maison à l'autre, pour rester correct, au gré de leurs instincts, distribuant torgnoles, doses de drogue et coups de revolver d'une "famille" à l'autre.

      Ces quartiers sont de véritables enfers d'où toute humanité semble avoir disparu.

      Ils sont aussi des paradis anti-libéraux, puisque l'assistanat étatique est une composante essentielle de leur fonctionnement.

      Le mariage est l'institution par laquelle une société humaine domestique l'instinct sexuel de ses membres, tout en assurant sa perpétuation.

      Les grands philosophes du libéralisme seraient stupéfaits de me voir ouvrir silencieusement autant de portes inexistantes à grands coups de rangers "homophobes", eux qui bien entendu croyaient en Dieu, eux qui bien entendu étaient chrétiens, eux qui bien entendu considéraient comme tout le monde, non seulement que l'eau mouille et qu'il fait jour à midi, mais que le mariage n'est certainement pas une affaire privée, qu'il est au contraire une institution sociale, une institution indispensable à la cohésion de la société, à la paix et à la prospérité.

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    4. """Il est donc profondément malhonnête, pour les homosexualistes et leurs partisans, de simultanément appeler l'Etat à la rescousse, et de le chasser à coups de pied au cul dès qu'il fait mine d'apparaître."""
      Et c'est même malhonnête pour un libéral de demander à l'État qu'il vienne se mêler de ses affaires privées.
      ""

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    5. Je vous trouve bien marxisant, pour un libéral.

      Un million et demi d'hommes massacrés pour un bout de terrain près de l'Allemagne, le beau modèle social franchouille qui fait que les enfants ont l'obligation de travailler pour payer la retraite de leurs parents en leur laissant un belle montagne de dettes, c'est être marxisant ?

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  5. Cher Kaplan, j'aime bien le titre de ton billet. Mais ne serait-il pas plus cohérent de plaider pour la suppression du mariage civil ? Libre alors à chacun de contracter une union avec une autre personne et de chercher – ou pas – la bénédiction d’une institution religieuse ou philosophique.

    Mais revendiquer le « mariage » homosexuel c’est rester dans la logique du mariage civil, instituté par l’État républicain et jacobin. Je regrette personnellement d’avoir été « forcé » de me marier à la mairie avant de me marier à l’église. Car au fond je ne reconnais pas d’autre légitime institution sociale que celle de ma communauté. C’est pourquoi j’appelle tous les homosexuels et tous les amis de la liberté à ne pas se laisser berner par le mariage « civil », et à se soucier de la « République » comme d'une vieille chaussette.

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    1. Je plussoie. Mais les homosexuels sont attirés surtout par les avantages matériels et financiers que le statut de mariés légalement apporte aux deux conjoints.

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  6. J'ajoute que les notaires sont compétents pour authentifier des contrats personnels et que les communautés sont parfaitement bien placées pour définir le mariage et édicter elles-mêmes les règles qui protègent la filiation. L’intervention de l’État dans le droit de la famille, n'a donc plus aucune justification. Son rôle est uniquement de faire respecter la loi commune, notamment celle qui interdit l'usage de la force contre les personnes et leurs biens.

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  7. Salut Damien,
    Tout dépend de ce que l'on entend par mariage civil. Un mariage reste un contrat par lequel les deux parties s'engagent l'une envers l'autre et si il y a bien un rôle légitime de l'état, c'est celui qui consiste à veiller à au respect des contrats. D'où la nécessité d'officialiser le contrat : c'est ce que j'appelle (peut être à tort) un mariage civil.
    En revanche, bien sûr, si par mariage civil on entend un contrat tripartite par lequel l'état vient se glisser dans mon lit conjugal, je suis bien sûr d'accord avec toi (contrairement à Bob, ci-dessus, qui estime manifestement que son mariage constitue un engagement envers "la société"... le socialisme dans toute sa splendeur).

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    1. Georges,
      Si l'on part du principe qu'un contrat se définit par son objet, il faut bien reconnaître que ce qui définit le mariage, parmi tous les contrats organisant la vie commune, c'est que ce contrat définit la vie commune de deux personnes dont la vie commune est, de soi, ordonnée à la procréation et à l'éducation des enfants.
      C'est ce qui justifie que ce contrat soit, pour le moment, réservé à deux personnes de sexes opposés et non-consanguins. En effet ce sont les conditions d'apparitions de l'enfant.
      Si l'on fait sauter l'une de ces conditions, on fait aussi sauter la définition du mariage, qui devient un contrat organisant la vie commune d'un nombre indéterminé de personnes, mais alors il n'y a plus de raison de ne pas marier deux frères.
      La société civile me semble légitime à s'y intéresser, dans la mesure où elle trouve dans cette société régie par ce contrat de quoi renouveler les génération et éduquer les futurs adultes.
      Pascal

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    2. Robert Marchenoir01/09/2012 23:29

      Le problème avec les libéraux dogmatiques, c'est qu'ils refusent de connaître quoi que ce soit de l'histoire et quoi que ce soit de l'homme, en dehors d'une prétendue logique libérale poussée à l'absurde.

      Le mariage a évidemment toujours été un engagement envers la société, partout, toujours, en tout temps, et cela n'a strictement rien à voir avec le socialisme, doctrine née en Europe au XIXème siècle.

      La société n'a pas attendu le socialisme pour exister, et le mariage non plus.

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  8. Aujourd'hui, si deux homosexuels souhaitent contracter mariage, ils ne le peuvent pas. Les libéraux peuvent espérer et plaider la suppression du mariage civil. En attendant, ils devraient appuyer l'ouverture du mariage civil aux couples homosexuels. Rien ne peut justifier, aux yeux d'un libéral, que deux hétérosexuels puissent se marier et que deux homosexuels ne le puissent pas.

    L'Etat a érigé un monopole du mariage. Nous militons pour le retour à la concurrence. Mais en attendant, rien ne justifie que les services du monopole soient accessibles aux couples hétérosexuels, et non aux couples homosexuels.

    Pour reprendre la comparaison de Bob Blackwalker, imaginez qu'à l'époque des PTT on ait refusé d'installer le téléphone chez les gays et lesbiennes... Bien sûr, nous libéraux aurions plaidé pour l'ouverture du marché des télécoms à la concurrence. Mais aussi, en attendant que Bruxelles fassent plier les lobbies français, pour l'installation d'une ligne téléphonique chez les gays et lesbiennes qui le souhaitent.

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    1. Libertas,
      La communauté de vie de deux homosexuel est de nature différente, puisqu'elle n'est pas ouverte à l'apparition de l'enfant. D'un point de vue justement libéral, il me semble évident que ce sont les parents qui sont les éducateurs légitimes de l'enfant, et les parents sont nécessairement hétérosexuels.
      Ouvrir le "mariage" à deux personnes de même sexe au nom du fait qu'ils élèvent l'enfant, ce serait admettre de l'ouvrir aussi à plusieurs personnes élevant un enfant, mais ce serait le refuser à ceux qui n'en élèvent pas. Mais alors faudrait-il exiger aussi des "hétérosexuels" qu'ils aient un enfant pour pouvoir se marier ?
      Le problème est que la relation homosexuelle reste désespérément privée, tandis que la communauté de vie de dux hétérosexuels possède en soi une valeur sociale, dans la mesure où elle est le lieu naturel du renouvellement des générations.

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  9. Il existe un contrat fiscal accessible à tous via le pacs. Par contre le mariage est une institution qui ne relève pas de la loi positive, c'est pour cette raison qu'il faut le supprimer. Pourquoi voulez-vous le renforcer en faisant de nouvelles lois ??? Il est absurde de s'enfermer dans cette logique d'un droit au mariage reconnu par l'Etat. Certains libéraux sont des étatistes qui s'ignorent...

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  10. "Par contre le mariage est une institution qui ne relève pas de la loi positive, c'est pour cette raison qu'il faut le supprimer"
    Cela signifie-t-il que tout institution ne relevant pas du droit positif doit être supprimée ? Le droit positif n'a-t-il pas justement vocation à incarner les exigences du droit naturel ?

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    1. Oui le droit positif doit incarner les exigences du droit naturel, bien sûr. Mais je me suis mal exprimé, j'aurais du dire "ne relève pas de la république". Car la question de fond est : qui fait le droit positif ? Là-dessus, on a fait fausse route en considérant depuis le XIXe siècle que c'est à la république, laïque et jacobine, de créer le droit, sapant ainsi les traditions et les communautés.

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  11. "si comme moi vous constatez que le mariage homosexuel ne constitue en rien une atteinte à vos propres droits"

    Si je pense qu'il représente une atteinte au droit de l'enfant à être élevé par un homme et une femme, c'est différent. Il ne suffit pas qu'un fait ne soit pas un injustice pour moi pour qu'il ne soit pas non plus une injustice en soi.


    "si vous estimez qu’après tout l’État n’a rien à faire dans nos vies privées et que le mariage devrait être un contrat comme un autre"

    Seulement le mariage ne relève pas de la seule sphère privée, puisqu'il organise la vie commune de deux personnes dont la relation est la condition du renouvellement de la société et de l'éducation de ses futurs membres.

    "si vous n’avez aucune raison objective de penser que les homosexuels font de mauvais parents"

    Les homosexuels ne sont pas des "parents". Dans la mesure où ils n'ont pas engendré l'enfant, il ne sont jamais les premiers éducateurs légitimes de l'enfant. Sauf à réduire la parentalité à une fonction...

    "si vous pensez que l’ordre symbolique de la filiation [3] n’a absolument rien à craindre du mariage homosexuel"

    Mais l'ordre de la filiation n'est pas seulement symbolique, il est inscrit dans notre nature humaine. Nous sommes tous les enfants de quelqu'un, et ceci est aussi notre identité avant tout symbole.

    "et ce, d’autant plus que les parents homosexuels sont les premiers à vouloir le maintenir"

    Affirmation impossible à prouver...

    "si vous croyez qu’il vaudra toujours mieux avoir deux papas ou deux mamans plutôt que de grandir dans un orphelinat"

    Cela est un sophisme : il vaut mieux avoir un oeil en moins que d'être mort, mais cela ne donne pas le droit d'enlever l'oeil de quelqu'un.

    "si vous comprenez le drame de ces enfants qui perdent leur papa biologique et se voient, de surcroît, arrachés à l’affection de ce second papa qui n’est rien de moins que la seule famille qu’il leur reste"

    Le lien de filiation ne doit pas être confondu avec le lien affectif. Qu'il reste un adulte pour s'occuper de l'enfant n'implique pas le droit de se marier.

    "si vous pensez qu’une société libre ne peut exister sans tolérance"

    Ne pas tolérer n'est pas nécessairement un manque de tolérance. Ainsi je ne tolère pas les propos antisémites et j'ai raison. L'appel à la tolérance ne saurait donc tout justifier.

    "que le fait qu’un mode de vie vous déplaise n’est pas un motif suffisant pour en réclamer l’interdiction"

    Il ne s'agit pas d'interdir à deux homosexuel de vivre ensemble, mais de dire que leur communauté de vie, strictement privée, n'intéresse en rien la société civile.

    "si, enfin, vous croyez que « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui »

    En l'occurrence il y a nuisance à l'enfant, et aux couples hétérosexuels qui se voient mis au même niveau que les couples homosexuels, niant ainsi leur contribution spécifique à la société qu'ils renouvellent.

    « l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits »
    Définition très individualiste, et en l'occurrence les homosexuels n'ont pas besoin d'être mariés pour se liver à leur activité. D'autre part, il n'y a pas de droit à l'enfant.

    Cordialement, tout ceci dit dans un esprit de dialogue ouvert.

    Pascal

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    1. "Dans la mesure où ils n'ont pas engendré l'enfant"

      Vous seriez surpris du nombre d'homosexuels qui vivent leur homosexualité dans le cadre d'un mariage avec enfants.

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  12. Sur cette question du mariage, je pense notamment aux Eglises. A elles de définir le mariage, de valider les contrats, d'instituer des tribunaux de droit pour les litiges. Si d'autres communautés le souhaitent, des institutions laïques, philosophiques, que sais-je, pourquoi pas ? Dans ces conditions, on verra très clairement émerger des institutions qui font autorité et qui sont durables. La plupart des gens voudront spontanément aller vers elles. Les communautés homosexuelles resteront tout à fait marginales, comme elles le sont dans la vie réelle. C'est la même chose avec les écoles. Il faut qu'il y un pluralisme éducatif et que l'Etat se contente d'édicter des règles communes en matière de protection des droits élémentaires. Si vous laissez les gens créer leurs écoles, vous verrez que les écoles les plus performantes et les plus demandées seront des écoles classiques, fondées sur des méthodes qui ont faire leurs preuves depuis des siècles. Les écoles type "Libres enfants de SummerHill" seront tout à fait délaissées. Rendre aux personnes le pouvoir de décider elles-même, en s'associant, de leur propre vie, c'est libérer le bon sens et la responsabilité. La liberté ne détruit pas l'ordre, au contraire, elle le renforce.

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  13. Au risque de me répéter, je pense que les libéraux seraient mieux inspirés de militer pour abroger les lois plutôt que pour les augmenter ou les renforcer. Ce qui est vrai en matière fiscale par exemple devrait l'être aussi en matière de moeurs.

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  14. Robert Marchenoir01/09/2012 23:20

    Anonyme 31/08/12 23:13

    Comment pouvez vous, vous permettre de donner des leçons et de juger, la vie privée des autres !

    Les hommes comme vous n'ont pas leur place sur cette planète, vous êtes un terroriste de la morale, vous ne valez pas mieux que ces intégristes islamiques.
    Allez donc mordre les pissenlits par la racines, le monde ne s'en portera que mieux !


    ***

    Comme toujours dans ce genre de débat, arrive immédiatement le facho homosexualiste. Et anonyme, bien entendu.

    Etape 1 : ils vous expliquent qu'ils sont capables d'aimer les enfants comme les autres, que seul l'amûûûr les motive, et que par conséquent il faut leur accorder tout ce qu'ils demandent.

    Etape 2 : si vous n'êtes pas d'accord, ils vous menacent de mort.

    C'est la logique homosexuelle, je suppose.

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  15. Robert Marchenoir02/09/2012 01:51

    Réglons aussi, une fois pour toutes, son compte à cet argument alacon qui montre évidemment son nez ici, comme à chaque fois qu'est soulevée la revendication du "mariage" homosexuel : le choix serait entre condamner des enfants à l'orphelinat, et les condamner à être élevés par un couple homosexuel.

    C'est évidemment d'une malhonnêteté intellectuelle à couper le souffle.

    Tout d'abord, il n'est nullement certain qu'il soit préférable, pour un enfant, d'être élevé par des homosexuels, plutôt que d'être élevé par des hommes et des femmes dans un orphelinat. Vous n'en savez rien, et vous ne vous donnez même pas la peine d'examiner la question.

    Ensuite, être adopté par un couple d'homosexuels n'est évidemment pas la seule issue disponible à un enfant en dehors de l'orphelinat.

    La première possibilité est évidemment d'être adopté par un couple normal ! Mais cette hypothèse est totalement évacuée dès le départ dans ce genre de discussion, comme si elle n'existait pas...

    Ensuite, un enfant peu fort bien être placé dans une famille d'accueil, sans être adopté.

    Et puis surtout, ils sont où, ces fameux "orphelinats" ? Grâce aux "progrès" de l'avortement, il y a fort peu de pauvres petits nenfants dans des norphelinats qui attendent d'être sauvés par de zentils zomossessuels qui peuvent les aimer comme vouzémoi (mais qui expliquent ouvertement, cachés derrière l'anonymat des blogs, vouloir la mort de ceux qui ne pensent pas comme eux).

    A ma connaissance, il n'y a nullement, en France, pléthore d'enfants condamnés à l'orphelinat sous prétexte que les méchants homophobes les empêcheraient d'être adoptés par de gentils homosexuels. Bien au contraire.

    Il y a pléthore de couples normaux, composés d'un homme et d'une femme, qui attendent pendant des années qu'on leur trouve un enfant à adopter, à tel point qu'ils vont trop souvent les chercher à l'autre bout du monde, ajoutant à la difficulté de l'adoption le traumatisme et les dangers de l'adoption inter-raciale.

    Donc, ces fameux petits norphelins opprimés par les méchants homophobes qui sont aigris et s'opposent à la marche inexorable du progrès (de gauche), ils n'existent tout simplement pas.

    A moins que les militants homosexualistes, en plus de réclamer le droit à l'adoption, n'aient en plus, en tête, l'adoption exotique et inter-raciale ; ce qui serait logique, après tout, dans leur rage de briser tous les liens naturels de l'homme, toutes les règles de la filiation, toutes les lois biologiques et anthropologiques qui gouvernent la nature humaine depuis que nous sommes sur cette Terre.

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    1. """La première possibilité est évidemment d'être adopté par un couple normal""" Ou un autre membre de la famille, oncle, tante, grands parents ...

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  16. Je cfroyais auparavant que le mariage était un contrat comme un autre. Mais il ne l'est pas, c'est ce que j'ai découvert à la lecture de cet article paru lui aussi sur Contrepoint :
    http://www.contrepoints.org/2012/08/17/94014-le-liberalisme-jusnaturaliste-contre-le-mariage-homosexuel
    Et, pour une fois, Georges je ne suis pas d'accord avec vous, mais avec l'auteur de l'article ci-dessus mentionné.

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  17. Il me semble incohérent de donner ce titre "reprivatiser nos vies " et demander dans l'article concerné par ce titre de demander à l'État qu'il donne son aval pour organiser la vie de deux êtres humains ensemble.

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  18. Alain Briens02/09/2012 18:03

    A part que l'homosexualité est un fait et qu'elle a toujours existé, ce sur quoi n'importe quelle personne raisonnable sera d'accord, il est difficile de sauver quelque chose de ce billet (et franchement, c'est bien la première fois que je peux dire ça en lisant le blog de Kaplan).
    Georges, même s'il est indéniable que des parents homosexuels élèvent de fait des enfants, les dits moutards n'en n'ont pas moins un père et une mère, qu'ils soient vivants ou non. Tant que le "progrès" n'aura pas tout détruit, les pseudos "parents homosexuels" ne sont qu'un substitut pathétique, vous qui évoquez plus loin dans l'article "la chair de votre chair", vous devriez le comprendre ! Comment pourriez vous utiliser cette expression pour un couple homosexuel ? Je ne prétends certes pas que l'état doive s'immiscer dans la vie d'un couple homo jusqu'à leur retirer la garde de l'enfant, et au passage, je vous trouve particulièrement malhonnête de poser une telle alternative qui n'a jamais été revendiquée par personne. Pour moi, dans un couple homo élevant un enfant il y a le père, ou la mère et le conjoint. Un enfant n'a pas deux pères ni deux mères. Rien de différent d'ailleurs avec les couples hétéro. Si vous divorciez, cher Georges, et que votre femme s'installe en couple avec un autre homme (ou avec une femme d'ailleurs) et ait la garde de vos enfants, cesseriez vous d'en être le père ?
    Donc désolé mais si à la rigueur je peux admettre que couple homo ou hétéro c'est pareil, un tel relativisme n'a pas lieu d'être en ce qui concerne les enfants, fruits de l'union d'un homme et d'une femme.
    J'ai déjà été trop long, donc la suite au prochain numéro.

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  19. Alain Briens02/09/2012 18:38

    Georges, il me semble que vous méconnaissiez la signification millénaire du mariage. Le mariage, quoique vous en pensiez, est tout de même d'une nature légèrement différente d'une émission d'obligations, d'un LBO, ou d'un achat à terme de devises.
    Il s'agit d'un faisceau de liens coercitifs qu'un homme et une femme acceptent de tisser ensemble afin de pérénniser leur union en dépit de toutes les tentations de vagabondage auxquelles les humains sont habituellement soumis sans toujours pouvoir y résister facilement.
    Et si deux humains acceptent d'entraver ainsi leur liberté, ce n'est pas par masochisme ni par anti-libéralisme primaire, mais pour donner un cadre social et juridique solide et incontestable à leur progéniture. C'est le fondement même du mariage : assurer à l'enfant, en dépit de toutes les vicissitudes de l'existence, d'être élevé par son père et sa mère dans un cadre affectif et social stable.
    L'institution du mariage est déjà très affaiblie aujourd'hui par le divorce et différentes lubies, qui ne me semblent pas n'avoir que des effets très heureux sur l'équilibre des rejetons modernes (mais c'est un autre débat).
    L'idée même de mariage homosexuel est une absurdité, pour ne pas dire une farce.
    Si le grand libéral que vous êtes pensez que l'état doit reconnaitre les mariages homo sous le seul motif du chacun fait ce qui lui plait, allez jusqu'au bout de votre raisonnement et demandez vous pourquoi vous n'accepteriez pas la polygamie, et après tout pourquoi l'Etat devrait m'empêcher de me marier avec ma soeur (ou mon frère d'ailleurs, ne soyons pas homophobe) si je l'aime ?
    Après tout, aux Etats-Unis, il est parait-il admis de léguer ses biens à son chien...ceci me parait ouvrir grand la porte à la future avancée sociétale sur laquelle notre civilisation est "en retard" : la possibilité d'épouser son animal de compagnie favori qui me semble être, comme vous le dites si bien, "une liberté qui ne nuit pas à autrui".

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  20. Alain Briens02/09/2012 19:02

    Georges,
    C'est bien d'accord, les homosexuels sont homosexuels et n'ont pas choisi de naitre ainsi. Et ils n'ont pas à subir de ce simple fait aucune discrimination. Ils ne sont ni inférieurs ni supérieurs aux hétéros et doivent avoir les mêmes droits que les autres, dans la limite des implications naturelles de leur orientation sexuelle. Le droit à l'enfant est une chimère. Il n'y a pas plus de droit des homosexuels à avoir un enfant que moi qui suis né homme n'ai un droit à devenir enceinte. Comme le disait Einstein, la nature ne prévoit pas de sanction quand on enfreint ses lois pour la simple raison qu'il n'y a pas de possiblité d'infraction.
    Quand on ne veut pas, ou ne peut pas, s'engager dans la reproduction sexuée avec une personne de l'autre sexe, on ne peut pas avoir d'enfant.
    C'est ainsi et ce n'est pas discriminer quiconque que de le reconnaitre.
    Et même pour un libéral comme moi, un enfant n'est pas une marchandise que l'on puisse acheter, louer, faire concevoir par d'autres comme Apple fait sous-traiter le montage de ses i-Phones à Foxconn.
    Non les homosexuels ne sont pas des parents "aussi bons que les autres", ni des moins bons d'ailleurs, simplement ils ne sont pas des parents.
    Ce n'est pas s'immiscer dans la chambre à coucher de quiconque que constater cette vérité.

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  21. Le mariage est incitatif. Il s'agit d'orienter les individus vers un choix de vie par la persuasion et par des récompenses.
    Il s'agit d'un "droit à" et non pas d'un "droit de".
    Le mariage est donc parfaitement illibéral !
    Ce qui ne signifie pas qu'il faille être contre, ne soyons pas intégristes, mais il y faut une très grande circonspection, et de très, très, très solides justifications.
    Le mariage entre un homme et une femme remplit ces critères puisqu'il permet la fécondité et offre le meilleur cadre pour élever des enfants - je ne vois pas ce qui pourrait être plus important.
    Le "mariage homosexuel" n'a pas ces vertus et n'a pas lieu d'être un modèle que l'État incite à suivre.
    Enfin soutenir qu'on ne peut pas être contre le mariage homosexuel et contre la répression de l'homosexualité est absurde et contraire aux faits, chacun peut le constater dans le cas de l'Église catholique, pour prendre un exemple dont les positions sont claires et rationnelles (je n'en dirais pas tant de l'auteur).
    Il y a ici un retournement des faits: Ce ne sont pas les opposants au "mariage" homosexuel qui veulent dicter leur conduite aux autres, mais ceux qui veulent mettre en place l'incitation que constitue le mariage.
    Il s'agit une fois de plus de la perversion puérile de la charité qui nourrit le socialisme, et qui consiste à croire charitable de soulager les gens (ici les couples homosexuels) de leur responsabilité personnelle dans leurs choix, au mépris de la vérité (encore une fois la société n'a pas besoin de leur comportement, au contraire)
    Personnellement le mariage civil me met mal à l'aise parce que l'État n'est pas supposé être une autorité morale mais régalienne; et que c'est une parodie du mariage chrétien où le prêtre est remplacé par un maire portant l'écharpe tricolore, et Dieu, je le crains, par l'État.
    N'est-ce pas le premier pas vers l'État-providence, cause de tant de maux ?

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  22. nicolasbruno03/09/2012 14:55

    Un aspect des choses dont je m'étonne qu'il n'ait pas encore été abordé, c'est au minimum le doute que l'on peut avoir sur l'hypersexualité des homosexuels et son corollaire le changement fréquent de partenaires.

    Ce lien est intéressant : http://deshautsetdebats.wordpress.com/2012/05/04/pourquoi-je-suis-contre-le-mariage-homosexuel/#jump7

    Leur premier argument de défense consiste à évoquer la ghettoisation des gays face à une société qui les a longtemps discriminés. Certes. Mais aujourd'hui, alors que l'homosexualité est devenue plus mainstream et qu'internet permet des rencontres ailleurs que dans des bars spécialisés (à haut caractère pornographique), on continue à voir le milieu homosexuel militer et parader avec moult manifestations à contenu strictement sexuel.

    Que cela soit accepté au sein des couples homosexuels, chacun peut gérer sa vie privée comme il 'entend, OK. Mais que l'on demande à l'Etat d'institutionnaliser, il y a une énorme différence. Surtout quand cela ouvre bien évidemment à l'homoparentalité.

    Permettre le mariage entre homosexuels et accorder l'homoparentalité, c'est mettre l'enfant adopté en situation de risque non maîtrisé, uniquement par lâcheté, juste pour être bien vu dans notre société postmoderne, égalitaire et non discriminante.

    Je m'étonne enfin que le PACS qui avait vocation à être l'aboutissement des revendicatons homosexuelles n'ait pas tenu bien longtemps, contrairement à ce qu'on nous a fait croire. Quelle hypocrisie! Alors qu'on nous disait qu'enfin les homosexuels avaient les droits qu'ils attendaient, voilà qu'aujourd'hui, on nous explique que l'homosexuel est à nouveau discriminé. C'est l'éternel coin dans la porte. Le suivant, je vous le donne en 1000, ce sera la revendication des homosexuels, une fois qu'ils pourront adopter, à avoir autant de droit que les parents hétérosexuels avec stats à l'appui. Ils voudront des quotas.
    Et vous verrez que les fonctionnaires en charge des attributions d'enfants à adopter devront discriminer positivement les couples homosexuels. Avec tous les abus qu'on peut imaginer.


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  23. Alain Briens03/09/2012 23:41

    Ce que vous appelez hypersexualité n'est pas le propre des homosexuels mais tout simplement des hommes.

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  24. Quel aimant à dirigistes ces sujets !
    Bon, nous aurons tous compris que Robert Marchenoir ne sait pas qu'il est homosexuel, enfin qu'il fait semblant . Bien entendu, comme pour le cannabis, ceux qui te trouvent "trop" libéral le lundi te traitent de gauchiste le mardi, voire de marxiste, quand tu ne pense pas comme eux .
    Un peu décevant les loghorrées à propos des enfants d'homosexuels qui vont bcp souffrir et devenir serial-killers, ou de la famille menacée par homosexuels .... il ne manquait plus qu'Elisa Naibed pour nous expliquer que les tapettes sont des malades .
    Ah, si petite palme quand même pour mr Marchenoir qui s'est livré à un magnifique numéro de sodomie de dyptères, avec une autosatisfaction manifeste, pontifiant comme il fallait, c'était parfait .

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  25. Je rejoins Nicomaque sur plus d'un point.

    L'Etat n'a, à mon sens, à se mêler ni de moeurs ni d'organisation de la société. Dans ce contexte, le mariage civil n'a pas le moindre intérêt.

    Supprimons le une bonne fois pour toute et remplaçons le par un PACS renforcé. Charge à chacun ensuite de choisir le mariage qui lui convient.

    Non, le mariage n'est et n'a jamais été un engagement envers la société mais envers la communauté (la société est un construct récent regrpouant toutes les communautés sous le couvert d'Etat-nation). Même après abolition du mariage civil, rien n'empêche un catholique de se marier à l'église et donc de s'engager devant sa communauté (qui n'est pas forcément la mienne).

    La seule question qui se pose au final est celle de l'homoparentalité. Et là, une fois de plus, mon libéralisme viscéral me pousse à penser que ce n'est pas à l'Etat de choisir ce qui est "bon" pour l'enfant. Les adoptions peuvent très bien être gérées par des instutions privées.

    Quant à la place de l'enfant dans un couple recomposé, c'est là aussi à la communauté (Eglise, famille, Kolkhoze, que sais-je) de choisir et non à l'Etat.

    Il me semble que beaucoup oublient une des bases du libéralisme : la confiance. On ne peut pas militer en faveur du libéralisme tout en souhaitant que tout le monde suive les mêmes règles. Il faut accepter (et non tolérer, encore moins adhérer) des choix différents dont les conséquences puissent être mauvaises pour autrui. Il est essentiel pour un esprit libéral de faire confiance aux choix d'autrui même si ceux-ci sont différents des notres.

    Au final, ce sujet est assez symptomatique de la vision du libéralisme en France : il existerait plusieurs libéralismes. Or, à ma connaissance, dans son fondement, la liberté est une et indivisible. Ce n'est qu'une fois cette liberté acceptée (pour soi comme pour autrui) que d'autres considérations doivent entrer en ligne de compte : conservatisme, progressisme, traditionnalisme etc...

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