Lettre à Madame Nicole Bricq,
Ministre du Commerce extérieur.
Madame,
Vous annonçâtes ces jours-ci une réduction du déficit de la balance commerciale au titre de l’an 2012, qui serait, selon vos propres termes, « un premier signal encourageant qui doit nous permettre de reprendre confiance. » J’avoue bien volontiers, Madame, que mes compétences limitées ne me permettent pas de comprendre en quoi, exactement, ce fameux déficit de la balance commerciale serait un problème. Néanmoins, soucieux de participer au Redressement Productif National & de mobiliser mon énergie en ce sens, je crois pouvoir vous apporter mon aide.
Aussi, permettez-moi donc, Madame, de mettre mes modestes moyens au service de la grande et noble cause que vous, ainsi que MM. Moscovici & Montebourg, servez avec tant d’abnégation & de courage ; laissez moi, dis-je, vous exposer mon Plan pour Rééquilibrer Définitivement la Balance Commerciale & en Contrôler le Solde en toute Occasion & avec Grande Précision : ci-après, le Plan. Il est, vous en jugerez, d’une extrême simplicité & peut se résumer en trois étapes.
Dans un premier temps, votre serviteur se propose de déménager avec femme & enfants & de s’installer dans le pays qui nous cause le plus de tort en exportant chez nous des produits scandaleusement peu onéreux. Par hypothèse & pour simplifier la lecture de ce qui suit, supposons que l’objet de votre juste courroux soit l’Empire du Milieu ; auquel cas, obéissant à votre commandement, j’élirai domicile en Chine.
Cette première étape accomplie, je serai alors en mesure d’y ouvrir un compte bancaire libellé en Renminbi sur lequel vous voudrez bien, Madame, me verser chaque année un montant équivalent au déficit de la balance commerciale tel qu’estimé par vos services – soit, si j’en crois les chiffres que vous communiquâtes vous-même récemment, environ 67 milliards d’euros. Bien sûr, pour ce faire, il faudra que vous ayez au préalable pris soin d’échanger cette somme contre des yuans ce qui permettra, au passage, de dévaluer l’euro par rapport à la monnaie chinoise.
C’est à ce stade que le Plan révèle son indiscutable efficacité puisque, Madame, je m’engage à dépenser l’intégralité de cette somme, jusqu’au dernier centime, sur des produits français & même, si vous m’en donnez l’ordre, dument labélisés Made in France par M. Montebourg. Ainsi donc, vous l’aurez compris, nous créerons chaque année un flux d’exportation de la France vers la Chine d’un montant équivalent au déficit de notre balance commerciale ; c'est-à-dire que nous comblerons ledit déficit.
Comme vous pouvez le constater, Madame, ce Plan est imparable. C’est mathématique. Par ailleurs, il va de soi que je n’en tirerai aucun bénéfice personnel puisque je ne garderai pas un seul des euros que vous aurez bien voulu me confier : je rendrai tout à la France en payant les produits que j’aurai importé en Chine. Enfin, si l’un ou l’autre de vos conseillers devait s’inquiéter de ce que mes paiements risquent d’entrainer une hausse de l’euro, il convient de noter que ce risque est entièrement stérilisé par l’opération de change que vous aurez vous-même effectuée pour me virer des yuans.
Je crois, Madame, pouvoir rendre ainsi un grand service à notre Économie Nationale & à son Redressement Productif & cette perspective est pour moi un tel honneur qu’il serait superflu de me verser le moindre salaire. Outre le rétablissement de notre balance commerciale, ce sera pour nous l’occasion de promouvoir les marinières à rayures horizontales Made in France dans l’Empire du Milieu & de faire voir au monde entier les trésors d’ingéniosité dont est capable votre Gouvernement. Ainsi donc, dans l’attente d’une réponse de votre part qui ne peut être que positive, je demeure avec respect,
Madame,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Georges Kaplan
Et les 67 milliard d'euros convertis en renmimbi que vous priez cette estimable ministresse de vous virer, doukisortent ?
RépondreSupprimerPeu importe puisqu'ils reviendront en France. 67 milliards sortent, puis reviennent créer des emplois : où est le problème ?
RépondreSupprimerC'est juste qu'il faut préalablement SORTIR ces 67 Mlrds, donc l'opération est nulle.
Supprimer-67 + 67 =0
Plus pragmatique :
-67 existants et encore -67 a sortir pour provisionner = -134 auquel reviennent les 67 de produits achetés = au final -67 ...
Plus sérieusement, l'IEE est une arme pour relocaliser et faire venir les investisseurs, c mieux que "Made in France" http://jesaispasquivoter.blogspot.fr/2013/05/liee-la-nouvelle-arme-contre-la-crise.html
Du moins, c'est plus plausible il me semble.