Taux d'ouverture dans la zone Euro

Il est de bon ton, ces dernières années, d’affirmer que l’euro et la politique libre-échangiste de l’Union Européenne sont la source de tous nos malheurs. De cette proposition, on peut déduire raisonnablement que (i) tous les pays de la zone Euro doivent donc connaître des difficultés analogues aux notre (dette publique, chômage…) et (ii) plus un pays est ouvert aux échanges internationaux et en particulier aux importations, plus sa situation doit être alarmante.

Sur la base des données d’Eurostat pour l’année 2010, voici un petit tableau qui résume, pour les différents pays de la zone Euro (EA16), le taux d’ouverture - (X+M)/PIB – de leurs économies respectives [1], le solde de leurs balances commerciales rapporté à leurs PIBs - (X-M)/PIB – et le montant total de leurs importations en proportion de leurs PIBs – M/PIB.

(X+M)/PIB(X-M)/PIBM/PIB
Allemagne71.16.232.5
Autriche82.0-1.741.8
Belgique170.94.683.1
Chypre43.1-30.837.0
Espagne39.8-4.922.3
Finlande57.80.528.7
France44.0-3.323.6
Grèce28.1-13.921.0
Irlande85.527.529.0
Italie45.4-1.823.6
Luxembourg81.7-8.244.9
Malte82.0-20.251.1
Pays-Bas139.87.266.3
Portugal54.3-11.733.0
Slovaquie151.0-1.476.2
Slovénie126.7-1.364.0
EA1633.6-0.116.9

Quelques petites observations :

En matière d’ouverture de son économie au commerce international, la France est 13ème sur 16 avec un taux de 44% ; seules les économies chypriote (43,1%), espagnole (39,8%) et grecque (28,1%) sont plus fermées que la notre.

Les PIIGs sont parmi les économies les moins ouvertes de la zone Euro. Toutes sont moins ouvertes que la moyenne de la zone Euro (81,5%) à l’exception de l’Irlande (85,5%). On notera cependant que l’Irlande affiche un excédent de sa balance commerciale de 27,5% (record absolu de la zone Euro) tout en traînant un taux de chômage de 14,4% (le 3ème après l’Espagne et la Grèce) [2].

Les Pays-Bas (139,8%), l’Autriche (82%) ou l’Allemagne (71,1%) sont beaucoup plus ouverts que nous et pourtant ne semblent pas connaître de difficultés financières particulières et affichent des taux de chômages nettement inférieurs (respectivement 4,1%, 3,9% et 6,1%) au notre (9,8%).

Si c’est un problème lié aux importations, comment expliquer que l’Autriche et les Pays-Bas, qui importent proportionnellement beaucoup plus que nous, affichent les taux de chômage les plus bas de la zone tandis que l’Espagne et la Grèce, qui importent moins que nous, affiche les taux le plus élevés de la zone ?

En résumé, je joins ci-dessous un tableau de comparaison des taux d’ouverture 2010 et du taux de chômage harmonisé en juin 2011.

(X+M)/PIBTx. Chôm.
Grèce28.116.7
Espagne39.821
Chypre43.17
France449.8
Italie45.48
Portugal54.312.5
Finlande57.87.8
Allemagne71.16.1
Luxembourg81.74.6
Autriche823.9
Malte826.7
Irlande85.514.4
Slovénie126.77.9
Pays-Bas139.84.1
Slovaquie15113.3
Belgique170.97
EA1633.610

No comment...

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[1] Le taux d’ouverture étant définit comme la somme des exportations (X) et des importations (M) en valeurs absolues ramenée au PIB.
[2] Taux de chômage harmonisés en juin 2011 selon Eurostat.

4 commentaires:

  1. Bravo excellents billets depuis quelques temps...Rien à redire.

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  2. Tony,
    Merci. C'est pas fini, j'en ai encore ;)

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  3. Le calcul du taux d'ouverture n'est pas (X+M)/PIB mais ((X+M)/2)/PIB...
    Ton tableau est donc faux!

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    1. Les chiffres sont différents, mais la tendance reste la même.
      Il suffit de diviser le taux d'ouverture pour corriger.

      Et cela permet d'obtenir ce genre de graphique : http://hpics.li/0cb010f

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